La construction de trois mégayachts russes aurait été financée par la banque privée Heritage basée à Genève. C'est ce qu'a révélé, dimanche, une enquête de la Tribune de Genève (TDG) après avoir échangé avec un financier suisse. Lequel est resté anonyme par craintes de représailles.
>> Suivez l'évolution de la guerre en Ukraine en direct <<
A eux trois, les navires dénommés Scheherazade, Crescent et Amadea auraient coûté au total plus de 233 millions de francs. Ils appartiendraient tous à un homme: Eduard Khudainatov, un oligarque sanctionné par l’Union européenne en raison de ses liens avec Vladimir Poutine, précise la TDG qui ajoute que le milliardaire russe serait un client de Heritage.
Mais la Banque Héritage n'est pas la seule à se révéler dans le collimateur des enquêteurs criminels. Un ancien banquier suisse, serait également pointé du doigt. D'origine d'Europe de l'Est, ce serait lui qui aurait introduit Khudainatov à la banque genevoise.
Cet ancien banquier dont le nom n'a pas été divulgué est devenu en 2020 actionnaire de Bielor Asset. Il s'agit d'une société offshore propriétaire du mégayacht Scheherazade et dont le bénéficiaire économique serait Eduard Khudainatov.
Héritage a refusé de réagir aux révélations de la Tribune de Genève. Quant à Bielor, son nouveau PDG – frère de l'ancien banquier – a contesté connaître Khudainatov.
De nombreuses entreprises suisses sont soupçonnées de participer à la richesse douteuse de certains oligarques russes. Mi-novembre 2022, le gouvernement américain a accusé l'entrepreneur lucernois Alexander Studhalter d'avoir blanchi de l'argent pour le multimilliardaire russe Suleyman Kerimov. L'homme avait rejeté cette accusation.
(mndl)