Un suspect a été libéré lundi après avoir été placé en détention provisoire en lien avec l'utilisation de la capsule d'assistance au suicide «Sarco» en septembre dernier dans une forêt schaffhousoise. Il s'agit du co-président de l'organisation «The Last Resort».
Ce dernier avait mis à disposition la capsule «Sarco» (pour sarcophage) dans laquelle avait été retrouvé le corps d'une Américaine de 64 ans ayant décidé de mettre fin à ses jours. L'homme qui a été libéré n'est plus soupçonné d'homicide volontaire, a annoncé le Ministère public schaffhousois.
La procédure pénale engagée contre plusieurs personnes pour incitation et assistance au suicide reste en revanche d'actualité, sur la base de forts soupçons, précise le Ministère public.
L'affaire a défrayé la chronique en Suisse et au-delà il y a deux mois. Les premiers enseignements de l'enquête avaient indiqué qu'il existait de forts soupçons d'homicide volontaire, ce qui a justifié la durée de la détention préventive.
Aujourd'hui cependant, même si les résultats de l'autopsie ne sont pas encore disponibles, cette hypothèse peut être écartée, selon le Ministère public.
Les responsables de «The Last Resort» ont rejeté les accusations pesant contre eux. Quatre personnes avaient été arrêtées. Il s'agissait du co-président de «The Last Resort», de deux avocats et d'une photographe néerlandaise, ces trois derniers n'ayant pas été retenus longtemps.
Pour utiliser la capsule Sarco, la personne souhaitant mourir appuie sur un bouton. Une importante quantité d'azote est alors libérée et supplante l'oxygène. La personne perd conscience après quelques inspirations d'azote et décède après environ 5 minutes, selon l'inventeur de la capsule qui précise vouloir garantir ainsi une «plus belle mort».
L'Américaine retrouvée morte il y a deux mois dans une forêt près de Merishausen (SH) était lourdement atteinte dans sa santé depuis plusieurs années en raison d'une grave déficience immunitaire.
La ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider avait déclaré fin septembre que la capsule d'aide au suicide n'était pas conforme au droit. (jzs/ats)