La capsule controversée d'aide au suicide «Sarco» a été utilisée pour la première fois dans une cabane forestière à Merishausen, dans le canton de Schaffhouse. Une personne y a mis fin à ses jours, a annoncé mardi la police.
Les autorités cantonales ont été informées lundi après-midi. Une fois sur place, les forces de l'ordre ont saisi la capsule, alors que la personne décédée a été emmenée à l'Institut de médecine légale de Zurich pour autopsie.
Le ministère public du canton de Schaffhouse a ouvert une procédure pénale contre plusieurs personnes pour incitation et assistance au suicide, ajoute la police dans un communiqué. Plusieurs personnes ont été arrêtées.
Pour utiliser la capsule «Sarco», la personne souhaitant mourir appuie sur un bouton. Une importante quantité d'azote est alors libérée et supplante l'oxygène. La personne perd conscience après quelques inspirations d'azote et décède après environ 5 minutes, selon l'inventeur de la capsule, le médecin australien Philip Nietschke.
Sur X, Philip Nietschke, a partagé mardi un article d'un journal néerlandais qui a révélé ce cas de suicide et dont un photographe l'a, apparemment, «accompagné». Le médecin y précise qu'une Américaine de 64 ans est la première personne à s'être suicidée dans la capsule. Cette dernière était lourdement atteinte dans sa santé depuis plusieurs années en raison d'une grave déficience immunitaire.
Sur son site en ligne, l'organisation d'aide au suicide «The Last Resort» indique que son co-président Florian Willet était la seule personne présente lors du suicide. La capsule a fonctionné comme prévu.
D'après Philip Nietschke, la police schaffhousoise a arrêté le co-président de l'organisation, de même qu'un journaliste néerlandais et deux avocats. Selon la co-présidente de l'organisation d'aide au suicide, Fiona Stewart, «The Last Resort» a toujours consulté ses avocats avant d'agir.
Interrogée lundi à l'heure des questions du Conseil national , la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider (PS) a déclaré que la capsule d'aide au suicide n'était pas conforme au droit.
D'une part, la capsule ne remplit pas les exigences de la législation sur la sécurité des produits et ne peut donc pas être mise sur le marché. D'autre part, l'utilisation d'azote dans la capsule n'est pas compatible avec l'article sur le but de la loi sur les produits chimiques, a souligné la conseillère fédérale.
Cet été, «The Last Resort» a annoncé aux médias que la capsule Sarco, qu'elle promeut, serait utilisée en Suisse d'ici à la fin de l'année. Les ministères publics de plusieurs cantons, dont Schaffhouse, ont annoncé aussitôt qu'ils ouvriraient une procédure pénale en cas d'utilisation de la capsule sur leur territoire.