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Arnaque: il amasse un million de francs en liquide chez lui

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La police municipale de Zurich a saisi de l'argent liquide d'une valeur de plus d'un million de francs.Image: stapozuerich

Arnaque: il amasse un million de francs en liquide chez lui

Pendant des années, un père de famille blanchissait l’argent d’escroqueries téléphoniques en Suisse. Il a été condamné à Zurich, alors que les cerveaux du réseau restent introuvables.
14.07.2025, 11:5114.07.2025, 11:51
Kari Kälin
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Le 15 mai 2024, un prétendu policier appelle une dame âgée en ville de Zurich. Son argent serait en danger à cause d'employés de banque corrompus. Il lui ordonne de retirer 18 000 francs et de remettre la somme à une personne de confiance.

Mais cette fois-ci, la combine ne marchera pas. La retraitée se méfie de l'appel louche et contacte la vraie police, qui à son tour interpelle le coursier, un Suisse, membre du réseau criminel. Des enquêteurs prennent le relais. Ils reçoivent pour instruction d’apporter la somme dans le canton d’Argovie. Sur le lieu de remise convenu, ils arrêtent un Syrien de 49 ans. Lors d’une perquisition à son domicile, la police découvre dans un tiroir de sa chambre 715 000 euros et 306 000 francs. Dans le garage souterrain, elle trouve une machine à compter l’argent.

Le Syrien, père de deux enfants, a passé 182 jours en détention provisoire. Début juillet, le tribunal de district de Zurich l’a condamné à deux ans de prison pour blanchiment d’argent professionnel et négligence dans les affaires financières. La période de mise à l’épreuve est de trois ans, il n’ira donc pas en prison. La procédure s’est déroulée dans le cadre d’un procès abrégé: l’homme a reconnu sa culpabilité et accepté la peine.

L’acte d’accusation et le jugement révèlent le rôle joué par le Syrien dans ce système de fraude organisé. Il ne contactait pas les victimes lui-même, mais agissait comme intermédiaire financier pour ces affaires louches. Entre 2020 et 2024, il a reçu, via des «collecteurs», au moins six millions de francs provenant de victimes d’escroqueries téléphoniques. Le montant le plus élevé remis en une seule fois aurait été de 70 000 francs, selon l’acte d’accusation.

Les instigateurs sont en Turquie

Le Syrien conservait 0,7% du montant transféré et a empoché au moins 42 000 francs – la plus grosse part allant dans les poches d’autres complices. Il transférait en partie l’argent à ses commanditaires, des hommes basés en Turquie, via le système «hawala».

Le «hawala » est un réseau de paiement informel dans lequel l'argent arrive à destination par le biais d'intermédiaires. Il fonctionne sans banques et est surtout répandu dans les sociétés musulmanes. Pour les autorités, il est difficile de suivre les flux d'argent. Ce système est également utilisé de manière abusive dans le monde entier pour le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Concernant l’intermédiaire suisse arrêté en mai 2024, le ministère public a émis une ordonnance pénale pour tentative de blanchiment d’argent. La femme du Syrien fait, elle aussi, l’objet d’une procédure. Elle a été brièvement placée en détention provisoire. Dans son passeport monténégrin périmé, la police a trouvé des notes manuscrites comme «105 x 1000», «26 x 200» ou «100 x 100». Les enquêteurs soupçonnent un système de comptabilité clandestine.

L’argent saisi – plus d’un million – sera versé à la caisse de l’Etat. Les victimes, quant à elles, n’ont pas pu être identifiées. La machine à compter l’argent, elle, sera détruite.

Traduit de l'allemand par Anne Castella

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