Au début, ils n'ont rien dit. Ni le président des Jeunes UDC Niels Fiechter, ni la responsable de la stratégie du parti Sarah Regez ne voulaient prendre position sur les critiques des derniers jours. Dans le viseur:
Sarah Regez et Niels Fiechter ont finalement contre-attaqué. La jeune femme s'est d'abord exprimée dans une vidéo de trois minutes sur TikTok. Le lendemain, le président a participé au Polit-Talk sur la chaîne en ligne Hoch 2, animé par Philipp Gut, ancien journaliste de la Weltwoche et candidat UDC au Conseil national.
Ils ont expliqué leur point de vue par et sur des canaux qu'ils ont eux-mêmes choisis et ont ainsi fait face au tapage médiatique. Mais pas aux critiques. Sans réellement répondre aux reproches, ils ont invoqué leur ouverture à toutes les opinions, même celles qui remettent en question les principes démocratiques.
Pour Niels Fiechter, ce débat a lieu sur le dos de Sarah Regez. Le président n'a d'ailleurs pas hésité à critiquer le fait que des membres des Jeunes UDC aient eu le sentiment de devoir divulguer des informations internes au parti:
Mais ceux qui sont restés en retrait dans le débat jusqu'à présent, ce sont les dirigeants du parti mère. Le président du groupe parlementaire Thomas Aeschi et le président du parti Marcel Dettling restent tous deux silencieux. «Pas de commentaire», c'est tout ce que Thomas Aeschi a répondu à la question. Marcel Dettling, lui, a rappelé que le parti n'était tenu que par son programme.
Ceux qui cherchent à savoir comment l'UDC se positionne face aux positions extrêmes et antidémocratiques sont ignorés ou rejetés. Et quasiment tous ceux qui parlent ne veulent pas donner leur nom.
Il y a des voix au sein de l'UDC qui n'apprécient guère le chemin pris par la section jeune du parti. C'est le conseiller national de Bâle-Campagne, Thomas de Courten, qui a été le plus clair cette semaine: «La direction du parti doit prendre ses responsabilités», a-t-il déclaré à la NZZ. Et il n'est pas le seul.
Selon un politicien expérimenté de l'UDC, qui souhaite garder l'anonymat, le duo Fiechter-Regez est dangereux pour l'UDC. La tendance récente à tolérer les courants et les représentants de l'extrême droite, voire à les placer à la tête du parti, pourrait même entraîner une scission de l'UDC, prévient-il.
Certains pensent qu'il s'agit d'une attaque, dirigée en fin de compte contre le conseiller fédéral Abert Rösti, qui défend une politique pragmatique et mesurée. Le refus de l'UDC Suisses sur la réforme de l'énergie, soumise au peuple le 9 juin, est vue comme un signe de cette opposition. De même, le fait que le président du parti, Marcel Dettling, ne se soit pas encore exprimé sur le conflit entre Fiechter et Regez est significatif.
Fiechter se heurte également à des critiques au sein du Grand Conseil bernois, où il siège depuis novembre dernier. D'après les informations recueillies, il aurait été écarté, avec l'aide de son propre parti, de la Commission des affaires politiques, où il ne pourrait pas causer de grands dommages. Fiechter lui-même souhaitait siéger à la Commission de la justice.
Aucun des deux n'a pourtant réussi à se faire élire pour l'instant. Fiechter n'a un siège au Parlement bernois que parce qu'il a été repêché et Regez n'a pas été élue au Conseil national. En outre, tous les deux occupent leur fonction au sein de la direction du parti depuis peu.
Reste que les deux jeunes politiciens peuvent compter sur différents appuis. Sarah Regez s'est fait remarquer pour la première fois lors des élections au Conseil national de 2023, avec le soutien du président du groupe UDC de Bâle-Campagne, Peter Riebli.
Et il en va de même pour Niels Fiechter. Bien qu'il soit perçu comme largement isolé au Grand Conseil bernois, il bénéficie tout de même de soutiens. Grâce au conseiller national UDC Thomas Knutti, il dispose même d'un badge qui lui permet d'entrer au Palais fédéral.
(Traduit de l'allemand par Barnabé Fournier)