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Réduction des primes maladies: les Etats votent un compromis

La conseillère aux Etats Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU).
La conseillère aux Etats Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU).Keystone

A Berne, les Etats décident un compromis sur la réduction des primes maladie

Mardi, le Conseil des Etats a accepter de définir des exigences cantonales pour contribuer à la réduction des primes maladie. Le but? Eviter qu'une initiative socialiste limitant à 10% de son revenu le paiement de celles-ci ne passe en votation populaire.
30.05.2023, 22:53
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La plupart des cantons devront augmenter leur contribution à la réduction des primes maladie. Le Conseil des Etats est finalement entré en matière mardi par 24 voix contre 16 sur le contre-projet indirect à l'initiative du PS «Maximum 10% du revenu pour les primes».

Le Conseil fédéral a concocté un contre-projet en réponse à l'initiative populaire du PS qui demande qu'aucun assuré ne doive payer plus de 10% de son revenu pour les primes d'assurance maladie. Le projet gouvernemental rappelle les cantons à leurs responsabilités.

Après un premier refus d'entrer en matière, le Conseil des Etats accepte de définir des exigences minimales à l'intention des cantons. Au vu de la forte augmentation des primes (6.6% cette année) qui pèsent sur le budget des ménages, l'initiative populaire a de bonnes chances en votation populaire, ont relevé plusieurs sénateurs.

Contre-projet light

Le Conseil des Etats a donc repris le projet gouvernemental en le revoyant à la baisse pour réduire la facture des cantons. La conférence des directeurs cantonaux de la santé s'est montrée ouverte au contre-projet, a renchéri Josef Dittli (PLR/UR). Dix cantons ont réduit leur contribution à la réduction des primes individuelles alors même que les coûts augmentaient, a dénoncé Hans Stöckli (PS/BE).

«Ce projet constitue une atteinte minimale à l'autonomie cantonale»
Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU)

L'UDC a rejeté en bloc l'idée d'un contre-projet. Il est certes moins lourd que ce que propose l'initiative populaire qui n'est elle pas finançable. «Mais il faut tenir compte des différences cantonales en matière de coûts de la santé», a dit Hannes Germann (UDC/SH). En outre, le contre-projet ne résout en rien le problème de fond qui est la hausse des coûts de la santé.

Plus de 350 millions pour les cantons

En vain. Malgré l'opposition en bloc de l'UDC et d'une partie du PLR, le contre-projet indirect du Conseil des Etats a passé. La contribution minimale des cantons sera donc couplée à l'évolution des coûts au même titre que celle de la Confédération.

Les cantons devraient débourser, au titre de la réduction des primes, un montant minimal de l'ordre de 3.5 à 7.5% des coûts cantonaux de l'assurance obligatoire des soins. Le contre-projet indirect du Conseil fédéral prévoit lui que les cantons versent un minimum équivalant à 5 à 7.5%. La part fédérale reste quant à elle inchangée à 7.5%.

L'option du Conseil des Etats entraînerait pour les cantons des coûts supplémentaires de quelque 356 millions de francs par an (année de calcul 2020). Celle du Conseil fédéral près de 493 millions de francs.

Plusieurs cantons romands et le Tessin n'auront pas de coûts supplémentaires, et ce jusqu'en 2030 selon une projection de l'administration fédérale. Seuls Fribourg et Valais devraient passer à la caisse. Fribourg devrait débourser 5 millions de francs en plus selon la mouture du Conseil des Etats. Le Valais devrait débourser 33 millions de plus.

Pourcentage minimal et maximal

Le calcul du montant minimal qui échoit aux cantons est aussi légèrement modifié: si les primes représentent moins de 11% du revenu, le pourcentage minimal s'élève à 3.5%. Le Conseil fédéral avait prévu une limite de 10%. Si elles représentent 18.5% ou plus du revenu, le pourcentage s'élève à 7.5% des coûts. Entre-deux, le pourcentage augmente de manière linéaire.

Voici ce qui se passe si vous refusez de payer:

Outre le montant minimal, chaque canton devra désormais définir le pourcentage maximal que les primes doivent représenter par rapport au revenu disponible des assurés. Mais inutile que le Conseil fédéral édicte des prescriptions concernant le montant des primes ou le revenu.

Retour au National

Enfin, contrairement au National, la Chambre haute ne veut pas que les cantons puissent prendre en compte les actes de défaut de biens dans leur contribution minimale. Le Conseil fédéral avait déjà estimé que ce type de prise en charge de créances ne devait pas être considéré comme des réductions de primes.

Au vote sur l'ensemble, le Conseil des Etats a accepté le contre-projet indirect par 26 voix contre 16. Le dossier retourne au National. (sda/ats)

Que pensent les Alémaniques des Romands et vice versa?
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