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Pourquoi UBS a filé 1,4 million aux partis de droite

Pourquoi UBS a filé 1,4 million aux partis de droite

Le géant bancaire UBS demeure le principal donateur privé en Suisse. Ses dons conditionnés n’ont pas été remis en cause au Parlement.
Le géant bancaire demeure le principal donateur privé en Suisse.Image: watson
Le géant bancaire reste le plus grand donateur privé de Suisse. Conditionnés, ses dons n'ont pas été menacés par le Parlement.
25.03.2025, 15:0125.03.2025, 15:01
Christoph Bernet / ch media
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En 2024, l'UBS a soutenu les partis bourgeois pour un total de 1,4 million de francs. C'est ce qui ressort du complément au rapport sur la durabilité 2024 de l'UBS, publié récemment.

Pour les partis politiques du centre-droit, le dernier géant bancaire suisse devrait ainsi rester la donateur privé le plus généreux du pays. Du moins, si l'on se fie aux rapports des autres entreprises concernant les dons pour les partis politiques en 2023.

Comme l'écrit UBS, seuls les partis qui «s'engagent en faveur de la libre concurrence, de l'économie de marché et de la place financière suisse» sont soutenus. Le montant des dons est fixé en fonction de la force des partis au Parlement et dans les législatifs cantonaux.

L'UDC est le plus soutenu

En 2023, l'UBS avait octroyé 241 000 francs à l'UDC, 195 000 francs au PLR, 173 000 francs au Centre et 66 000 francs au PVL, soit 675 000 francs. Le PS et les Verts n'avaient rien touché.

C'est ce qui ressort des comptes annuels des partis politiques pour 2023. En raison des nouvelles dispositions sur la transparence du financement de la vie politique, ceux-ci avaient pour la première fois dû les publier.

En 2023, 450 000 francs avaient encore été versés aux partis bourgeois par Credit Suisse, dont la fusion avec UBS a été scellée le 19 mars 2023. Là encore, c'est l'UDC qui en a le plus profité, avec 190 000 francs.

Avec un total de 1,4 million de francs pour 2024, l'UBS a donc maintenu la contribution versée au total aux partis politiques par UBS et Credit Suisse l'année précédente.

Cette somme est toutefois en baisse par rapport aux années précédentes. L'UBS avait jusque là versé 750 000 francs par an à chacun des partis politiques. Jusqu'en 2022, Credit Suisse avait même fait don d'un million de francs par an pour les partis politiques. Contrairement à l'UBS, jusqu'en 2022. Elle a distribué l'argent indépendamment de critères politiques.

Le Parlement ferme les yeux

La publication de la somme des dons de l'UBS aux partis de centre-droit a eu lieu en pleine actualité politique chargée, durant la session parlementaire de printemps. Le Conseil national et le Conseil des Etats débattaient du rapport de la Commission d'enquête parlementaire et de ses conclusions sur la débâcle de Credit Suisse.

Afin d'éviter un scénario similaire pour l'UBS, la législation «too big to fail» pour les géants bancaires doit être adaptée. Les discussions des élus portent notamment sur le renforcement des exigences minimales en matière de fonds propres.

L'UBS et l'Association suisse des banquiers ont mené un lobbying intensif dans la Berne fédérale pour que cette nouvelle réglementation aille dans le sens de la place financière. La semaine dernière, le Conseil national a rejeté par 117 voix contre 58 une intervention du groupe du parti socialiste visant à interdire les dons aux partis de la part d'entreprises bénéficiant d'une «garantie explicite ou tacite de l'Etat». L'UBS était dans leur collimateur, mais cela n'a pas passé.

Traduit de l'allemand par Joel Espi

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Video: watson
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