Cette «raclette» a déclenché un scandale politique en Suisse
Le «fromage à raclette» de la Confédération n’a pas fini de chauffer les esprits. Comme le rapporte Le Nouvelliste, l’annonce d’Agroscope d'un produit présenté d’abord comme une «raclette végétale» a déclenché un véritable mini-scandale politique.
Tout est parti d’un communiqué où le centre de recherche agronomique de la Confédération se félicitait d’avoir conçu une «alternative savoureuse» à base de tourteaux de tournesol suisses. L’idée: proposer un produit local, fermenté avec des bactéries lactiques, réalisable par des fromageries artisanales. Depuis, Agroscope se fait tacler.
Une raclonnette avec l'alternative au fromage d'Agroscope 👇
En effet, en Valais, berceau de la raclette, la réaction a été immédiate. Dans Le Nouvelliste, la sénatrice du Centre Marianne Maret raconte être tombée de haut:
Car pour la sénatrice valaisanne, il y a un problème: pourquoi l’Etat financerait-il un produit qui pourrait concurrencer directement une filière agricole suisse, en l’occurrence le lait et la raclette? La sénatrice interpelle le Conseil fédéral pour qu'il s’explique.
Un nom qui pose question
La polémique enfle d’autant plus que la dénomination même du produit fait débat. Après le tollé, Agroscope a «harmonisé» son communiqué:
- De base: «une raclette végétale savoureuse, sans chercher à imiter l’arôme du produit animal».
- La modification: «une alternative végétale offrant une expérience de raclette savoureuse, sans chercher à imiter le goût caractéristique du produit d’origine animale».
Pour la sénatrice, cela ne règle en rien «au fond de l’affaire», confie-t-elle à nos confrères. Lequel? «Un centre de compétence qui perd le sens de sa mission».
Pour en revenir à la nomenclature, Le Nouvelliste rappelle que le Valais vient d’adopter, concernant la viande, une motion visant à interdire l’usage de termes animaux pour des produits végétaux dans la publicité. Et dans ce contexte, une «raclette» sans lait devient l’exemple parfait de ce que les élus veulent éviter.
L’affaire dépasse donc le simple débat gastronomique: la sénatrice demande au Conseil fédéral de justifier l’usage de fonds publics dans ce type de recherche, et de préciser sous quel nom un tel produit pourrait être vendu sans tromper le public. Les réponses devraient tomber en mars, note Le Nouvelliste.
(jah)
