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La socialiste genevoise Christiane Brunner s'est éteinte

La socialiste genevoise Christiane Brunner s'est éteinte

La syndicaliste et politicienne socialiste Christiane Brunner est décédée à l'âge de 78 ans. Figure du mouvement féministe, la Genevoise avait orchestré la première grève des femmes en 1991. Sa non-élection au Conseil fédéral en 1993 est restée dans les annales.
18.04.2025, 10:3718.04.2025, 13:05
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L'ancienne parlementaire socialiste genevoise est décédée vendredi matin (archives).Keystone

Christiane Brunner est décédée vendredi matin, a indiqué son fils à l'ATS, confirmant une information de la RTS. Elle avait été députée au Grand Conseil genevois de 1981 à 1990, avant de devenir conseillère nationale de 1991 à 1995 puis conseillère aux Etats de 1995 à 2007. Elle a aussi été présidente du Parti socialiste suisse de 2000 à 2004.

Née le 23 mars 1947 à Genève dans une famille modeste, Christiane Brunner était destinée par sa mère à devenir caissière à la Migros. Elle se lance toutefois dans des études de droit et obtient un brevet d'avocate.

Militante, elle est en 1969 l'une des fondatrices du Mouvement de libération des femmes en Suisse. En 1976, elle entre au Parti socialiste. Elle sera députée au Grand Conseil genevois pendant neuf ans avant d'être élue à la Chambre du peuple en 1991.

Marée fuschsia

Sa notoriété nationale, elle l'acquiert en réussissant à faire descendre 500'000 femmes dans les rues de Suisse le 14 juin 1991. Une marée fuchsia envahit notamment la place fédérale, réclamant l'égalité des sexes dix ans après son inscription dans la Constitution.

L'engagement de Christiane Brunner pour la cause des femmes se double d'une carrière syndicale. Dans ce monde alors essentiellement masculin, elle est la première femme à présider la Fédération suisse des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH) en 1992, après le SSP (1982-89). Elle a également assumé la co-présidence de l'Union syndicale suisse avec Vasco Pedrina de 1994 à 1998.

La tempête de 1993

Politiquement, la candidature de Christiane Brunner au Conseil fédéral en 1993 est l'événement le plus mémorable de sa carrière. La candidate unique du groupe socialiste échoue toutefois le 3 mars face à Francis Matthey. Le Neuchâtelois, décédé en mars dernier, était soutenu par les partis bourgeois qui voulaient barrer la route à la remuante socialiste dans la course à la succession de René Felber.

L'événement a provoqué une tempête aux répercussions durables. Après le déferlement de centaines de femmes en colère sur la Place fédérale, puis l'élection de Ruth Dreifuss une semaine plus tard, «l'effet Brunner» entraînera une forte avancée de la représentation féminine dans divers cantons.

Cette non-élection «a fait bouger plus de choses que ce qu'elle aurait pu faire en tant que conseillère fédérale», a plusieurs fois répété Christiane Brunner.

Pendant toute sa carrière et particulièrement à l'époque de sa candidature, la Genevoise va essuyer de violentes attaques sexistes. Des rumeurs anonymes l'accusent entre autres de dévergondage.

Sous la Coupole

Sous la Coupole, Christiane Brunner restera quatre ans au Conseil national, puis siège au Conseil des Etats de 1995 à 2007. Parmi ses thèmes de prédilection figurent les questions juridiques, le droit du travail, les assurances sociales, le statut des femmes et des étrangers. L'assurance maternité sera également l'un de ses chevaux de bataille.

Au tournant des années 2000, la politicienne quitte la scène syndicale et accède à la présidence d'un PS alors affaibli par une crise interne. Sous son ère, de 2000 à 2004, le parti va retrouver le sommet de sa forme, recueillant en 2003 plus de 23% des suffrages.Ne rien lâcher

Depuis 2007 et son départ du Conseil des Etats, la figure de proue du féminisme suisse se tenait en retrait de la vie politique. (ats)

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