La tension aura été forte, ce dimanche, sur le sujet des autoroutes. Malgré un certain suspense, le peuple suisse a refusé le plan d'aménagement prévu par le Département fédéral des transports, à 52,7%. Il n'y aura notamment pas de troisième voie sur l'A1.
Pour Albert Rösti et le Conseil fédéral, c'est un échec. Pour les Verts, la satisfaction est grande. A l'image de sa présidente, la Genevoise Lisa Mazzone, qui n'hésite pas à parler de «sensation pour les écologistes».
Ou encore:
La présidente des Verts fait ici référence à la large victoire de la gauche syndicale, en mars dernier. «La population est prête pour un tournant en matière de mobilité», lance-t-elle. «L'évidence scientifique s'est imposée: construire plus de routes, c'est créer plus de bouchons et augmenter le bruit. La population n'en veut pas, les gens concernés l'ont clairement montré, comme à Genève et à Bâle, par exemple.»
Elle continue: «Les votants veulent un tournant en matière de mobilité, avec plus de transports publics qui desservent mieux les agglomérations et les rendre moins chers.»
Mais ce refus, c'est aussi un sacré revers pour Albert Rösti, à la tête du Département des transports. «Le Conseil fédéral et le Parlement ont perdu une nouvelle fois. Ils mènent une politique qui passe à côté des besoins de la population, qui attend des projets pour le futur», assène Lisa Mazzone. Qui ajoute:
Au sein du parti d'Albert Rösti, qui était en faveur des projets d'extension, la journée de dimanche est l'occasion de faire le point sur la situation. Pour Nicolas Kolly, conseiller national UDC fribourgeois, l'analyse est différente de celle de Lisa Mazzone:
«Mais il y a aussi ces autres votants, dont certains de droite, qui ne veulent pas du goudronnage du pays et veulent préserver notre paysage», estime-t-il. «Je pense qu’on retrouvera ce genre de citoyens pour l'initiative de l’UDC "Pas de Suisse à 10 millions"».
Il déroule le fil: «Et puis il y a également tous les votants de régions qui n’étaient pas concernés et se sont prononcés contre.» Il précise avoir «soutenu ce projet au titre de la solidarité nationale», mais «je respecte ce choix et demande que cet argent soit rendu aux Suisses avec des baisses du prix de l’essence».