Garantir que les futures générations puissent continuer à vivre dans une Suisse aussi préservée que possible, dans un environnement non pollué, avec une agriculture productive et des infrastructures qui fonctionnent? Cette promesse n'est plus l'apanage des partis écologistes. Désormais, même l'UDC s'y met, avec une nouvelle initiative «pour la durabilité» lancée ce mardi. Les méthodes du parti s'avèrent, toutefois, très différentes.
Plutôt que de plaider en faveur d'une décroissance, l'UDC réclame de «ralentir le tempo» en matière d'immigration. Leur proposition? Que le Conseil fédéral et le Parlement prennent des mesures dès que la population résidante permanente dépasse les 9,5 millions. Actuellement, la Suisse compte 9 millions d'habitants.
Sitôt cette barre franchie, les personnes admises à titre provisoire ne pourraient plus obtenir d’autorisation de séjour ou d’établissement, ni la nationalité suisse, ni aucun autre droit de rester. Le Conseil fédéral devrait aussi dénoncer les traités internationaux favorisant la croissance démographique, comme le Pacte de l’ONU sur les migrations et l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE.
L'UDC n'est pas satisfaite de la mise en oeuvre de son initiative contre l'immigration de masse, acceptée par le peuple et les cantons en février 2014. Avec son texte «Pas de Suisse à 10 millions!», elle souhaite montrer «de manière concrète comment l'immigration doit être gérée».
C'est la section zurichoise du parti qui a donné l'impulsion. «L'immigration incontrôlée se ressent tout particulièrement dans le canton de Zurich, le plus peuplé de Suisse», a déclaré Domenik Ledergerber, président de l'UDC zurichoise, devant la presse à Berne.
Les orateurs ont cité la crise du logement, la hausse des coûts de la santé et des charges sociales, les embouteillages ou encore la sécurité. «La cause principale des graves problèmes, tous urgents, auxquels est confrontée la Suisse, c'est l'immigration de masse sans aucun contrôle», selon le conseiller national Thomas Matter (ZH).
Le député Mike Egger (SG) a aussi évoqué la situation tendue en matière d'approvisionnement énergétique, «tout cela parce que nous devons fournir de l’électricité à toujours plus de personnes».
L'UDC a jusqu'au 4 janvier 2025 pour récolter 100 000 signatures. (mbr/ats)