«Je suis très inquiet» a déclaré Thierry Burkart, le président du PLR, suite à l'esclandre survenu vendredi soir, heure suisse, entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Ce n'est pas le moment d'échanger publiquement des coups entre partenaires et alliés», souligne-t-il. Il ne faudrait pas que les pays occidentaux s'éloignent encore plus les uns des autres.
La Suisse a besoin d'une «politique de défense globale», affirme Burkart. Le Conseil fédéral et le Parlement doivent collaborer avec les autorités civiles et les cantons afin d'avoir une vision d'ensemble et de déterminer les mesures prioritaires.
Pour Burkart, l'une des conséquences de la crise géopolitique est que l'armée a besoin de plus d'argent. L'accord du Parlement pour augmenter le budget de l'armée à 1% du produit intérieur brut d'ici 2032 n'est pas suffisant selon lui. «Il faut nettement plus de moyens financiers que maintenant, cela ne fait aucun doute», dit-il.
Le président de l'UDC Marcel Dettling demande lui aussi plus d'argent pour l'armée, même s'il ne voit pas la même urgence. «A court terme, il ne sert à rien de donner encore plus d'argent à l'armée», dit-il. Mais il souligne:
Il est en outre intéressant de voir comment les prises de position des deux candidats au Conseil fédéral différaient déjà avant l'esclandre en ce qui concerne les finances de l'armée. Le 21 février, le conseiller d'Etat zougois Martin Pfister a souligné auprès de CH Media que les finances de l'armée n'étaient pas ce qu'il fallait qu'elles soient.
Dans une interview publiée le 2 mars dans le Sonntags-Blick, Pfister a toutefois clairement indiqué qu'il identifiait également un potentiel d'économies dans l'armée elle-même. Le Département de la défense (DDPS) pourrait être «mieux organisé», a-t-il souligné, «plus efficace, plus léger, plus ciblé».
Markus Ritter a en revanche déclaré le 21 février à CH Media qu'à ses yeux, les questions financières de l'armée étaient pour l'instant résolues.
Le Parlement les a fixés avec le plan financier de l'armée, qui est contraignant pour le gouvernement.
Mais il n'exclut pas non plus que des fonds supplémentaires soient nécessaires. «Dès que les divers rapports de base seront disponibles, il sera clair si des moyens financiers supplémentaires sont nécessaires et sous quelle forme», a déclaré Ritter, «ceci afin de combler les lacunes de capacité de l'armée et de rétablir sa capacité de défense».
Les coprésidents du PS, Mattea Meyer et Cédric Wermuth, ont des exigences très différentes de celles de la droite. Dans une double interview accordée à la NZZ am Sonntag, ils ont souligné qu'un accord de libre-échange avec Trump était «un no-go», comme l'a formulé Mattea Meyer.
Auparavant, Wermuth avait déjà signalé son attachement à l'Ukraine dans un message publié sur la plateforme Bluesky. Il n'a pas mâché ses mots: «Honestly, fuck you Mr. Trump».
Cela ne passe pas auprès de l'UDC. Son président, Marcel Dettling estime que «l'attaque verbale» de Wermuth est «inacceptable de la part d'un président d'un parti du Conseil fédéral». Selon Dettling, les Etats-Unis continuent à jouer un rôle central dans la sécurité de l'Europe.
«Cet esclandre met en évidence à quel point les choses peuvent aller vite lorsqu'on prend trop parti», déclare le président de l'UDC.
Selon lui, il est totalement faux que le PS exige maintenant qu'il n'y ait pas d'accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
La Suisse devrait maintenant se souvenir de son rôle de bons offices, conseille le président de l'UDC.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci