La veille de l'annonce officielle du départ de la secrétaire d'Etat Livia Leu de son poste de négociatrice en chef avec Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a tenu un discours sur l'Europe. C'était lors de la réception de l'ambassade de l'Union européenne (UE) à l'occasion de la Journée de l'Europe, mardi 9 mai, à Berne. Cassis a beaucoup parlé de l'Ukraine, évoquant notamment la «dynamique positive» des entretiens exploratoires avec Bruxelles, sans toutefois être concret.
Il a en revanche fait une annonce: la Suisse est prête à «accueillir à l'avenir un sommet de la Communauté politique européenne à un moment favorable pour les deux parties».
La Communauté politique européenne (CPE) ne doit pas être confondue avec l'UE. Lancée l'année dernière à l'initiative du président français Macron, elle regroupe tous les Etats d'Europe, y compris ceux qui ne sont pas membres de l'UE, comme le Royaume-Uni ou la Suisse.
Lors du premier sommet en octobre à Prague, les chefs d'Etat et de gouvernement de 44 pays étaient représentés. Seules la Russie et la Biélorussie n'étaient pas invitées. Cassis représentait la Confédération en tant que président de la Confédération à l'époque.
Cassis a manifestement beaucoup de sympathie pour la CPE. Elle a, d'après lui, «une forte signification symbolique, car ses participants sont choisis en fonction de critères géographiques et non de leur appartenance à l'une ou l'autre institution politique», a-t-il expliqué mardi: il a ajouté que ce niveau était nécessaire «pour définir les positions entre les Etats membres et non membres de l'UE compte tenu des intérêts communs du continent européen, d'un point de vue géopolitique».
Interrogé à ce sujet, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué que la Confédération envisageait d'organiser un sommet à partir de 2025. Les rencontres auront lieu tous les six mois, la prochaine étant fixée au 1er juin à Chisinau Moldavie.
Il s'agit en outre d'une «opportunité de se positionner en tant que partenaire sur le continent européen». Mais quel est le rôle du CPE dans la politique européenne de la Confédération? La participation au CPE «fait partie de la politique européenne de la Suisse au sens large et la complète», écrit le DFAE. Et d'ajouter qu'il s'agissait d'un «cadre supplémentaire pour le renforcement des relations avec l'UE» et s'avérait être une preuve d'un partenariat étroit «qui va bien au-delà des relations normales de voisinage».
On peut déduire de cette réponse qu'elle ne constitue pas une alternative à la voie bilatérale avec Bruxelles. (aargauerzeitung.ch)
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)