Si vous habitez à Rebévelier, il y a de bonnes chances que votre nom de famille soit Amstutz. Dans ce village du Jura bernois, le deuxième le moins peuplé de Suisse, ce patronyme est porté par 27 personnes... sur 34. Les Amstutz constituent donc près de 80% de la population, qui ne compte que quatre noms de famille au total.
Ailleurs, la situation est nettement moins monolithique. Car, en Suisse, la variété des patronymes est énorme: l'Office fédéral de la statistique (OFS) en a recensé plus d'un demi-million, écrivait-il vendredi dernier. Müller, le plus répandu, n'est en effet porté que par 0,6% de la population helvétique.
Le cas de Rebévelier est donc tout à fait exceptionnel, mais une chose est sûre: la part des personnes ayant le même nom de famille varie énormément en fonction de l'endroit. La carte ci-dessous vous montre la situation dans votre commune:
Sans surprise, les grandes villes affichent une grande diversité de noms de famille. A Genève et à Lausanne, par exemple, le patronyme le plus fréquent (da Silva) n'est porté que par 0,46 et 0,35% de la population, respectivement. Même situation à Bâle et Zurich, où les Müller représentent 0,55 et 0,59% des habitants. Il faut dire que, dans ces villes, on compte des milliers de patronymes différents - quelque 19 000 à Genève et 31 000 à Zurich.
Les trois communes où le pourcentage de personnes ayant le même nom de famille est le plus faible ne sont, pourtant, pas de grandes villes. Il s'agit de Chêne-Bougeries (GE), de La Tour-de-Peilz (VD) et de Cologny (GE): les patronymes le plus répandus - respectivement: Martin, Jovanovic et Girardet - représentent moins de 0,3% des habitants.
A l'autre bout du classement, après Rebévelier, on retrouve Simplon (VS) et Riemenstalden (SZ). Dans ces deux villages, les Arnold et les Riemenstalden représentent près de 40% de la population.
Tout comme pour les communes, on observe d'importantes différences au niveau des régions linguistiques. En Suisse alémanique, on retrouve sur le podium les trois patronymes les plus répandus à l'échelle nationale, soit Müller, Meier et Schmid. Dans les régions italophones et romanches, le haut du classement est occupé par des noms à consonance locale: Bernasconi, Ferrari et Rossi d'un côté, Caduff, Derungs et Casanova de l'autre.
Les choses changent en terres romandes, où les patronymes les plus fréquents sont da Silva, Ferreira et Pereira. Il faut descende jusqu'à la sixième place avant de trouver un patronyme francophone (Favre), suivi par Gomes, Fernandes et Lopes. A titre de comparaison, da Silva se classe 10e au niveau national, mais n'arrive que 51e en Suisse alémanique.
L'hégémonie des da Silva en Suisse romande se confirme également à l'échelle cantonale. Ce nom de famille est le plus porté dans les cantons de Vaud, Genève, Fribourg et Neuchâtel. Seules exceptions, le Jura et le Valais, où les Fleury et les Fournier arrivent en tête. Dans ce deuxième cas, pourtant, da Silva reste le deuxième nom de famille le plus fréquent.