Les résultats définitifs sont tombés vers 11h30, heure suisse: Donald Trump sera le 47e président des Etats-Unis. Pourtant, la plupart des gens n'ont pas eu besoin d'attendre ce moment pour comprendre que le républicain allait l'emporter, tant sa victoire a été nette et rapide. Ce qui en a surpris plus d'un.
C'est le cas d'Elsa, qui est allée vérifier les résultats directement après s'être levée. «C'était un choc et une désillusion», retrace-t-elle. «Les dernières infos disaient que le décompte des votes allait prendre du temps, qu'on allait peut-être devoir attendre jusqu'à la fin de la semaine avant de connaître le résultat final».
«Ce qui m'a surpris, ce n'est pas tant la victoire de Trump, mais sa netteté, sa largesse», lui fait écho Sami. Un sentiment partagé par Etienne: «J'étais curieux et je ne m'attendais pas à ce que Trump gagne aussi largement, même au niveau du vote populaire», affirme-t-il. Malgré cela, le trentenaire raconte que l'issue du scrutin ne l'a pas touché tant que ça: «Lorsque je me suis réveillé et que j'ai regardé le journal, je n'ai pas eu de réaction particulière», dit-il.
Réaction résignée également du côté de Lauren, qui a appris la réélection de Trump dans les médias:
Celle qui était convaincue de la victoire d'Hillary Clinton en 2016 avoue avoir suivi le vote de manière plus détachée cette fois-ci: «Je n'ai même pas réussi à espérer pour Kamala Harris parce que je me doutais que ça se passerait comme ça», déclare-t-elle. «C'est triste, mais c'est comme ça».
Chez d'autres personnes, la réaction a été plus intense. «Quand je me suis réveillée, j'ai vu les messages d'une pote qui vit à New York et je me suis dit: c’est la merde», retrace Fanny.
Elsa raconte également avoir éprouvé de l'inquiétude: «Pour l'Amérique centrale, l'Amérique latine et la situation des migrants», précise la jeune femme. «Je suis également préoccupée pour les droits des femmes et de la communauté LGBT», ajoute-t-elle.
Pourtant, Elsa assure qu'elle n'était «clairement pas» pour Kamala Harris, notamment en raison de son soutien à Israël. «Si j'étais Américaine, j'aurais eu énormément de difficulté à voter pour elle», souligne-t-elle. «Mais, même si je ne l'aime pas du tout, ça me désole de voir Trump retourner à la Maison-Blanche».
«Quand j'ai appris la nouvelle, la première réaction a été physique», affirme Cécile, qui est allée vérifier les tendances sur Instagram, en se réveillant ce matin.
Diana en sait quelque chose. Lorsque son copain lui apprend que Trump est en tête, ce matin à 06h30, elle ne veut pas y croire, se met en colère. «Evidemment, je ne suis plus arrivée à dormir», se souvient-elle.
Ines a découvert que Trump allait gagner quand elle prenait son petit déjeuner. «J'étais dans le déni total, je me suis dit que ce n'était pas possible, que c'était temporaire», raconte-t-elle. «Plus, tard, quand j'ai vu qu'il avait gagné, j'ai pensé que c'était une blague».
«Pour moi, c'était absurde», raconte Raissa. «Ce qui m'a choqué le plus, ça a été de constater à quel point nous sommes renfermés dans une bulle», poursuit-elle.
Son incrédulité est largement partagée. «Je ne comprends pas qu'on puisse voter pour cette personne», articule Valérie, qui raconte qu'apprendre les résultats du vote lui a «fait de la peine». «C'est un gros menteur qui ne pense qu'à lui et qui est passé plusieurs fois devant la justice», poursuit-elle.
«J'étais un peu choquée de me dire que les Américains ont réussi à réélire ce fou, malgré ses idées malades», renchérit Karine. Et d'ajouter: «Ils l'ont élu, ils l'ont voulu. Ils vont l'avoir». Alain, qui se dit aussi «surpris», estime que «les Américains seront dirigés par un clown». Avant de nuancer: «On en a partout, en Europe aussi».
Il y a sans doute des gens en Suisse qui se réjouissent de la réélection de Trump. Il s'agit probablement d'une minorité: selon une enquête de l'institut de sondage Gallup, 61% des Helvètes auraient voté pour Kamala Harris.