Depuis juillet dernier, les femmes et les filles originaires d'Afghanistan qui vivent légalement en Suisse depuis un certain temps, en général à la faveur d'une admission provisoire, peuvent demander le statut de réfugiées en déposant une nouvelle demande d'asile.
Ce changement se justifie par la dégradation des conditions des femmes après la prise de pouvoir des talibans, a fait valoir la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider.
Une situation qui hérisse le poil de l'UDC et du PLR. Le groupe parlementaire UDC a donc demandé une session extraordinaire pour en débattre. Le National ouvrira les feux ce mardi matin.
Une motion du député Gregor Rutz (UDC/ZH) demande que le Conseil fédéral annule le changement de pratique. Cela risque de provoquer un appel d'air, critique l'élu conservateur. L'ancien conseiller aux Etats Philippe Bauer (PLR/NE) a déposé un texte similaire. La Chambre des cantons en débattra mercredi 20 décembre.
Pour le Conseil fédéral, la nouvelle pratique n'est pas problématique. Elle ne prévoit pas de droit automatique au statut de réfugié. Elle repose toujours sur un examen des dossiers au cas par cas. L'Agence de l'Union européenne pour l'asile constate également que les femmes et les filles vivant sous le régime des talibans craignent à juste titre de subir des persécutions relevant du droit de l'asile, argumente aussi le gouvernement. La Suisse n'est donc pas isolée sur ce sujet.
Le changement de pratique n'a pas entraîné de hausse importante des arrivées, a rappelé récemment le Secrétariat d'Etat aux migrations. Ce sont surtout des femmes déjà en Suisse qui déposent une nouvelle demande d'asile.
Les deux Chambres discuteront par la même occasion de toute une série de motions réclamant un durcissement de la politique d'asile suisse. L'une demande notamment d'étudier la question de rapatrier les requérants érythréens déboutés dans un pays tiers.
Déposées par le PLR et l'UDC, ces interventions ont pour certaines déjà été avalisées dans une des deux Chambres. La gauche et le PVL combattront ces propositions, alors que la position du Centre sera scrutée de près.
(ats/sia)