Trouver des toilettes peut parfois être vraiment urgent. Vraiment. Mais pas de quoi violer le code de la route. Un automobiliste suisse doit l’avoir bien compris maintenant, lui qui a perdu son permis pour une durée indéterminée, en plus de devoir se plier à des examens psychologiques. C’est le Tribunal fédéral qui le dit dans un arrêt publié jeudi.
L’histoire est assez cocasse. En avril 2019 en Allemagne, un automobiliste suisse a souffert subitement de diarrhée, le forçant à se lancer dans une recherche effroyable de toilettes pour se soulager. Selon ses dires, il s'est alors mis à rouler bien trop rapidement, qui plus est dans une zone de chantier. Il s’est alors fait flasher à plus de 123 km/h, soit 43 km/h au-dessus de la vitesse réglementaire.
Les autorités allemandes lui avaient infligé une amende de 160 euros (environ 170 francs) ainsi qu'une interdiction de conduire durant un mois. L’homme a fait recours outre-Rhin, en vain, et l’affaire l’a poursuivi jusqu’en Suisse.
Ici, les excès de vitesse de 35 km/h et plus sont considérés comme des cas graves. C’est le canton de Berne qui se saisit du dossier et retire le permis du chauffard (qui est aussi récidiviste) pour une durée indéterminée. La sanction inclut également une période de deux ans durant laquelle l'homme doit se soumettre à un rapport psychologique. A nouveau, l’homme fait recours.
C’est là que le Tribunal fédéral rend sa décision et confirme la décision bernoise. Son avis? Certes, la situation vécue par le conducteur était «inconfortable». Mais elle ne justifie «en aucun cas» un dépassement de vitesse routière. Au contraire, dans de tels cas, l'attention sur la route devrait, selon lui, être d'autant plus importante. (mndl)