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Prix des médicaments: Berne fait plier la pharma

Berne fait plier la pharma pour économiser 400 millions.
Malgré un lobbying intensif de la branche pharmaceutique, jusqu'à 400 millions de francs devraient être économisés chaque année sur les médicaments les plus vendus.Image: watson

Berne fait plier la pharma pour économiser 400 millions

Malgré un lobbying intensif de la branche pharmaceutique, la décision semble inévitable: jusqu'à 400 millions de francs devraient être économisés chaque année sur les médicaments les plus vendus.
21.10.2024, 16:54
Anna Wanner / ch media
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Le Parlement veut économiser sur les coûts des médicaments. Les fabricants de produits pharmaceutiques seront à l'avenir obligés de reverser une partie de leur chiffre d'affaires aux assurances maladie lorsqu'un médicament représente un gros volume de vente. Le chiffre d'affaires à partir duquel la réduction de prix s'applique à ce que l'on appelle un «blockbuster» sera défini dans l'ordonnance. Ce point reste à débattre. Le fait que cela se concrétise est toutefois surprenant, car, les économies visées sont conséquentes.

D'autres critères que le chiffre d'affaires doivent être pris en compte pour décider de la réduction des prix: la disponibilité d'une substance active ou le nombre d'indications possibles remboursées auront également une influence.

De ce fait, chaque médicament doit être évalué individuellement. Cela ouvre une certaine marge de manœuvre pour les fabricants. Ce qui est fixe, c'est l'objectif d'économie: 300 à 400 millions de francs.

La volonté de maîtriser les coûts prévaut

Pourquoi cette coupe drastique est-elle surprenante? Parce que de nombreux observateurs ont pronostiqué qu'elle serait rejetée. En effet, cette mesure d'économie va à l'encontre des intérêts de l'industrie pharmaceutique qui fait de la recherche. Et sa voix a du poids dans la Berne fédérale, compte tenu de l'utilité économique de cette mesure.

Lorsqu'il est soudain apparu que la commission de la santé du Conseil national voulait, elle aussi, maintenir les réductions, la branche pharmaceutique a tiré le frein à main. Elle a exigé une pause: la commission de la santé a accepté de reporter la décision en faveur d'une meilleure solution et d'attendre les discussions entre les caisses maladie, l'administration et l'industrie pharmaceutique.

Cette manière de procéder est typique pour retarder une affaire. Ce n'est pas non plus la première fois qu'une demande est mise en attente - puis finalement retirée. Mais cette fois-ci, les choses sont allées très vite: les mesures de protection secondaires de l'industrie pharmaceutique ont échoué les unes après les autres. Au final, la commission a voté à l'unanimité un compromis qu'elle considère comme une «solution équilibrée».

Des médicaments et une recherche qui coûtent cher

Les caisses-maladie se réjouissent de l'allègement attendu pour les assurés. Pius Zängerle, directeur de l'association de caisses maladie Curafutura, a développé l'idée avec son équipe. Il parle d'une «grande avancée». Notamment parce qu'il s'attend à ce que certains médicaments arrivent sur le marché à l'avenir, comme celui contre la démence.

«Une mise en œuvre rapide permettrait d'épargner aux assurés des coûts de plusieurs centaines de millions de francs par an»

L'impact de la baisse des prix ne doit cependant pas être sous-estimé. Car pour les entreprises, on touche à l'essentiel: les revenus de certains traitements atteignent des sommets vertigineux. Ainsi, les 30 médicaments les plus vendus en Suisse réalisent des chiffres d'affaires allant jusqu'à 25 milliards de dollars par an dans le monde entier. En Suisse aussi, les caisses d'assurance maladie ont payé en 2023 environ 190 millions de francs pour cette seule thérapie.

Et de nouveaux blockbusters se développent déjà. En 2023, les caisses d'assurance maladie ont dépensé environ 74 millions de francs pour l’antidiabétique Ozempic (à la 18e place en 2023).

L'industrie doit aussi y trouver son compte

Malgré tout, il ne faut pas oublier que les entreprises de l'industrie pharmaceutique et chimique investissent des sommes colossales dans la recherche. Selon les données officielles, cela représentait en 2021 environ 6 milliards de francs rien que pour la Suisse.

Or, la grande majorité des projets de recherche échoue. Le secteur argumente donc que les recettes élevées sont nécessaires pour continuer à investir dans la recherche et le développement. Entre autres parce que les brevets expirent après 12 à 15 ans.

La politique et le secteur s'efforcent de satisfaire l'industrie par une autre voie: lors de l'autorisation de médicaments innovants, l'innovation doit à l'avenir être reflétée de manière appropriée dans le prix. Parallèlement, les nouveaux médicaments doivent également être remboursés par l'assurance maladie dès le jour de l'autorisation, afin de garantir un bon accès aux patients. Mais cela reste encore de la musique d'avenir.

Traduit de l'allemand par Anne Castella​

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«Oups, c'était limite!» - Photo prise en mai 1957 à Zurich, où un homme est presque renversé par une voiture.
source: photopress-archiv / bischof
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