La population suisse met de plus en plus la main à la poche pour payer les caisses maladie. En 2024, les primes devraient augmenter jusqu'à 10%. Les coûts de la santé sont donc l'un des principaux thèmes de la campagne électorale de cet automne. Un sondage effectué par watson montre que la population en a marre de l'augmentation des coûts et qu'elle souhaite changer le système.
En collaboration avec l'institut de recherche sociale DemoScope, watson a voulu savoir ce que la population pensait des projets des différents partis en matière de caisse maladie. Le sondage représentatif pour la Suisse alémanique et la Suisse romande a été réalisé entre le 29 août et le 1er septembre. 9178 personnes y ont participé (plus d'informations sur la méthodologie à la fin de l'article).
On ne peut pas continuer comme ça, estime une écrasante majorité des personnes interrogées. 88% de la population se dit (plutôt) favorable à une réforme du système d'assurance maladie.
Se pose alors la question de savoir comment réformer le système. Et là aussi, l'enquête a fourni des résultats intéressants. Ce que la population ne veut pas, c'est une suppression de l'assurance maladie obligatoire. 77% des personnes interrogées souhaitent maintenir le système obligatoire. Seuls 22% envisagent de le supprimer.
L'obligation bénéficie du soutien de tous les camps politiques. Même les participants proches de l'UDC veulent s'y tenir – 54% sont (plutôt) favorables au maintien de l'obligation. Les électeurs du PLR soutiennent également l'obligation. Au sein des Vert'libéraux, du centre, des socialistes et des Verts, le résultat est net: l'obligation doit rester.
Le PLR va un peu moins loin. Cet été, le parti a évoqué l'idée d'une caisse maladie «budget». Dans ce cas, le catalogue des prestations serait réduit, mais les primes seraient également moins élevées.
La proposition du PLR a été entendue: 40% des personnes interrogées pourraient envisager une caisse maladie à budget. Mais 55% y sont plutôt opposés.
Parmi les participants au sondage proches du PLR, la caisse maladie à budget trouve même une majorité – 59% y sont favorables. Une majorité de la base de l'UDC est également favorable à la caisse maladie à budget (55%). Les électeurs des autres partis rejettent la proposition.
Venons-en aux propositions qui trouvent un écho favorable auprès de la population. Une majorité des gens interrogés estiment que les primes d'assurance maladie devraient dépendre du revenu. 63% des participants ont répondu «oui» ou «plutôt oui» à cette question. Le sondage a parlé: ceux qui gagnent davantage devraient payer plus de primes.
C'est également ce que souhaite Manuela Weichelt, conseillère nationale des Verts. «Aujourd'hui, un milliardaire paie autant pour l'assurance de base qu'un caissier à la Migros. C'est absurde», a-t-elle déclaré au Blick. La politicienne a déposé une motion en ce sens en juin. Le Conseil fédéral a réagi négativement et a renvoyé à la réduction individuelle des primes, qui devrait être promue à la place.
Un plafonnement des primes serait également très apprécié. C'est ce que demande le PS avec son initiative pour l'allègement des primes. Selon cette initiative, aucun ménage ne devrait dépenser plus de 10% de son revenu disponible dans les primes d'assurance maladie.
A noter: tant les partisans du PLR que ceux de l'UDC soutiennent le plafonnement. Ainsi, 50% de la base du PLR est (plutôt) pour le plafonnement des coûts, et 46% (plutôt) contre. Parmi les électeurs UDC, 59% y sont favorables. Dans les autres partis, le soutien est encore plus important.
En 2014, les citoyens suisses ont clairement rejeté l'idée d'une caisse maladie unique. A l'époque, 62% des votants s'y étaient opposés. Aujourd'hui, le vent semble avoir tourné. Selon le sondage de watson, 79% de la population est favorable à l'introduction d'une caisse maladie unique, dans laquelle tout le monde aurait la même assurance de base.
La caisse maladie unique n'a pas seulement le soutien des milieux de gauche. Les électeurs du camp bourgeois sont également favorables à cette idée. Même la base du PLR se dit favorable, à 58%.
En 2017, un sondage avait déjà été réalisé sur le thème de la caisse maladie unique. A l'époque, environ deux tiers de la population ont déclaré la soutenir. Comme le montre le sondage récemment effectué par watson, la caisse maladie unique est devenue encore plus populaire au cours des six dernières années.
Les discussions sur une caisse maladie unique devraient reprendre de plus belle. Il y a une dizaine de jours, le Parti socialiste a décidé, lors de son assemblée des délégués, de lancer à nouveau une initiative à ce sujet.
Malgré les résultats clairs des sondages, il n'est toutefois pas certain que la caisse maladie unique obtienne une majorité dans les urnes. Avant la votation de 2014, la tendance était également au «oui». Mais au final, le rejet a été net.
Interprété de l'allemand par Tanja Maeder