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Un implant en hydrogel pour prévenir l'endométriose

Des scientifiques suisses imaginent un implant contre l'endométriose

Des chercheurs de l'EPFZ et de l'Empa ont développé un implant en hydrogel pour prévenir l'endométriose, maladie qui touche 10% des femmes. Cette innovation fait également office de contraceptif.
17.07.2024, 11:5317.07.2024, 16:00
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Environ 10% des femmes souffrent d'endométriose. Les causes exactes de cette maladie ne sont pas encore bien connues. Il se pourrait néanmoins que, pendant les règles, le sang remonte le long des trompes de Fallope et pénètre dans la cavité abdominale. Ce sang contient des cellules de la muqueuse utérine (endomètre) qui se déposent dans la cavité abdominale et peuvent provoquer des inflammations, des douleurs et la formation de tissu cicatriciel.

Des scientifiques de l'EPFZ et de l'Empa présentent dans la revue Advanced Material un implant en hydrogel capable d'occlure efficacement les trompes de Fallope et d'empêcher ainsi les menstruations rétrogrades.

«Nous avons découvert que l'implant devait être constitué d'un gel extrêmement mou qui n'ait pas d'impact sur les tissus et qui ne soit pas traité et rejeté comme un corps étranger»
Alexandre Anthis, l'un des auteurs de l'étude

L'avantage des hydrogels est qu'ils gonflent au contact d'un liquide. Ainsi, ce nouvel implant mesure au départ environ deux millimètres de long. Mais une fois implanté dans les trompes de Fallope via une procédure non chirurgicale utilisant un hystéroscope - un instrument permettant d'inspecter la cavité utérine - l'implant gonfle pour atteindre plus du double de sa taille d'origine.

Nombreuses inconnues sur le long terme

L'hydrogel agit alors comme une barrière contre les spermatozoïdes et le sang. L'implant peut être détruit tout aussi facilement et rapidement, soit avec une lumière UV, soit avec une solution spéciale, de sorte que les patientes n'aient pas à subir une opération invasive et risquée si elles décident d'inverser la procédure.

Selon le chercheur, l'un des plus grands défis a été de trouver le bon équilibre entre stabilité et dégradabilité. Des expériences ex-vivo ont d'abord été menées sur des trompes de Fallope humaines et animales qui avaient par exemple été retirées dans le cadre du traitement d'un cancer de l'ovaire.

Ensuite, les scientifiques ont testé leur innovation sur un porc vivant. Après trois semaines, l'implant d'hydrogel était toujours en place et ne présentait aucun signe de réaction à un corps étranger. Un brevet a été déposé.

Il est difficile de dire comment le dispositif se comportera dans le temps, en particulier lorsque les receveuses se livrent à des activités physiques intenses comme le sport.

En outre, on ne sait pas encore si le blocage des trompes de Fallope suffit à lui seul à prévenir l'endométriose, nuancent les auteurs. Jusqu'à présent, très peu de recherches ont été menées au point de rencontre entre la science des matériaux, l'ingénierie des procédés et la gynécologie. (vz/ats)

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