«Nous fermons», peut-on lire en évidence sur le panneau rouge devant le magasin Yves Rocher, non loin de la gare de Berne. Il promet 50% de rabais sur plus de 400 produits. Une fois à l'intérieur du magasin, les chiffres des remises sont encore plus élevés, mais le choix sur les étagères à moitié vides est nettement plus restreint. Les rabais durent depuis quelques semaines déjà.
Le groupe français de cosmétiques, qui porte le nom de son fondateur, ferme ces jours-ci l'ensemble de ses 140 boutiques et instituts de beauté en Suisse, en Allemagne et en Autriche, a indiqué une porte-parole de l'entreprise. Au total, 350 collaborateurs perdent leur emploi. En Suisse, 50 personnes sont concernées.
Les questions posées sur place donnent en revanche une autre image: les employés, en majorité des esthéticiennes, sont pour l'instant au chômage, bien qu'ils aient été informés de la fermeture dès le mois de mars, indique-t-on au siège d'Yves Rocher. La porte-parole de l'entreprise ajoute qu'un «plan social volontaire a été élaboré» pour les collaborateurs concernés en Suisse. L'entreprise de cosmétiques ne veut toutefois pas révéler ce que ce plan comprend exactement.
Yves Rocher avait quinze magasins répartis dans toute la Suisse, dont plus de la moitié en Romandie. Mais l'entreprise possède également des boutiques et des instituts de beauté à Thoune, Berne, Lucerne ou Zurich.
Malgré les fermetures de magasins, les produits Yves Rocher restent disponibles en Suisse, en Allemagne et en Autriche via la boutique en ligne et la vente directe. La marque ne se retire pas de ces marchés, souligne la porte-parole.
La raison de la fermeture des magasins est d'ordre économique. Manifestement, le commerce traditionnel ne peut plus être exploité de manière durable. Chez Yves Rocher, on évoque aussi les années difficiles de pandémie.
Mais le fait est aussi qu'Yves Rocher, autrefois considéré comme un pionnier dans le domaine des cosmétiques naturels, a aujourd'hui beaucoup de concurrence. Chez d'autres fournisseurs de produits de beauté naturels, les affaires ne vont manifestement pas très bien non plus. Par exemple, le groupe brésilien Natura dit étudier des «alternatives stratégiques» pour sa chaîne Body-Shop. Ce qui pourrait inclure une éventuelle vente de ce secteur d'activité. (aargauerzeitung.ch)