Suisse
Ski

Le ski est-il dangereux? Ce que disent les chiffres en Suisse

22% des skieurs blessés sur les pistes ont été évacués par hélicoptère lors de la saison 2022-2023.
22% des skieurs blessés sur les pistes ont été évacués par hélicoptère lors de la saison 2022-2023.Image: KEYSTONE

Le ski est-il dangereux? Ce que disent les chiffres en Suisse

Environ 63 000 skieurs et snowboardeurs se blessent chaque année en Suisse: le nombre d'accidents est «élevé», mais le risque de blessure grave ou de mort est inférieur par rapport à d'autres disciplines.
01.02.2024, 05:5305.08.2024, 13:16
Plus de «Suisse»

«On skie de plus en plus vite, les gens ont de moins en moins peur et ils cherchent de plus en plus la vitesse». C'est ce qu'affirmait un patrouilleur de Crans-Montana dans un épisode de Mise au Point diffusé dimanche dernier. L'émission, portant sur les «risques causés par la vitesse» dans le ski, rapportait que la majorité des skieurs suisses vont à plus de 50 km/h sur les pistes. Un nombre non négligeable d'usagers dépasseraient même les 100 km/h et ce, «régulièrement».

«Il manque cruellement de prévention», «Je pense depuis longtemps qu’il devrait y avoir davantage d’interventions par du personnel de sécurité sur les pistes», pouvait-on lire dans les commentaires écrits au-dessous d'un extrait de l'émission, partagé sur Facebook. Et le patrouilleur d'ajouter:

«Les pistes sont plus larges et plus plates qu'à l'époque, ça peut amener un facteur de risque supplémentaire»

Le jeune homme affirme effectuer plus de 40 interventions pour des accidents dans la station valaisanne, où un skieur est décédé en début de saison à cause d'une collision. Autant d'éléments qui soulèvent la question suivante: à quel point le ski est-il dangereux?

Voici ce que disent les statistiques.

Deux chiffres pour commencer: 3,5 millions et 63 000. Le premier représente le nombre de Suisses se rendant au moins occasionnellement sur les pistes de ski chaque année (skieurs et snowboardeurs confondus). Le deuxième, combien d'entre eux se blessent. Ceux-ci représentent donc 1,8% du total, selon les estimations formulées par le Bureau de prévention des accidents (BPA).

Est-ce beaucoup? La réponse du BPA:​

«Par comparaison à d’autres sports, le nombre de blessés lors de la pratique du ski ou du snowboard est élevé»
BPA

En effet, si l'on considère les chiffres absolus, seulement le football est à l'origine d'un nombre plus élevé de blessés, quelque 75 200 par année (moyenne 2016-2020). La randonnée, la course à pied, le VTT ou la natation occasionnent moins d'accidents que le ski alpin.

De plus, environ 6% des blessures subies lors des accidents de ski ou de snowboard (soit près de 4000 par an) peuvent être qualifiées de graves et entraînent un arrêt de travail d’au moins 90 jours, voire le versement d’une rente d’invalidité.

«Risque relatif plus faible»

Et pourtant, «le risque relatif de blessure grave dans le ski est plus faible que pour divers sports collectifs», ajoute le BPA. Afin de pouvoir évaluer la dangerosité des disciplines sportives, ce dernier compare en effet le nombre de blessés graves avec le nombre d'heures de pratique.

Le football compte alors 84 blessés graves par million d'heures de pratique, les sports collectifs (volleyball, handball, basketball, hockey sur glace et unihockey) 38, le ski 37.

Le ski alpin ne figure pas non plus parmi les six sports présentant le risque de décès le plus élevé, toujours calculé sur la base des heures de pratique. Il s'agit de la plongée, du ski de randonnée, de l'alpinisme, de la baignade, de la raquette à neige et de la randonnée.

Son taux de létalité, terme désignant le nombre de décès sur 10 000 accidents, est également faible. La baignade, la randonnée et le vélo présentent des valeurs nettement plus élevées.

«Différentes études montrent que le risque de blessure lié aux sports de neige a presque diminué de moitié entre les années 1970 et 1990», explique le BPA. Il stagne depuis. Le Bureau ajoute:

«Ce recul est notamment dû à l’amélioration de l’équipement des amateurs de sports de neige et à l’augmentation du niveau de sécurité sur les descentes préparées»
BPA

Genou, crâne, main

Selon les statistiques du BPA, huit accidents dans les sports de neige sur dix se produisent sur les pistes et, dans l'écrasante majorité des cas (87%), ils sont causés par les victimes elles-mêmes. Les collisions ne représentent que 7% du total pour le ski, chiffre qui chute à 1% pour le snowboard. Les collisions avec un objet ou les chutes dans le vide sont également rares (1%).

«La plupart des blessures subies sur les pistes sont consécutives à une chute sans saut causée par la personne accidentée elle-même»
BPA

Les parties du corps les plus touchées changent en fonction du matériel. Chez les skieurs, il s'agit du genou (38% des blessures) de la ceinture scapulaire (14%), ainsi que de la partie inférieure des jambes et des pieds (12%). Le bras et la main (37%), tout comme la ceinture scapulaire (23%), sont les parties les plus vulnérables des adeptes du snowboard. Les blessures du crâne représentent un peu plus de 10% des cas dans les deux disciplines.

On remarquera finalement que seulement une minorité des accidents ont lieu sur les pistes noires. Plus de 90% des victimes se blessent sur une piste bleue ou rouge. (asi)

Englouti par la neige, ce skieur a eu beaucoup de chance
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Les Italiens postulent de moins en moins dans les restaurants tessinois
Un an et demi après l'entrée en vigueur du nouvel accord sur les frontaliers, l'association professionnelle Gastro Ticino constate une baisse du nombre de candidatures provenant du nord de l'Italie. Les travailleurs hautement qualifiés en particulier seraient moins intéressés par un emploi au Tessin.

Cette baisse pourrait être due à la nouvelle convention fiscale avec l'Italie, en vigueur depuis juillet 2023. Selon les syndicats tessinois, les travailleurs frontaliers doivent payer entre 10 et 30% d'impôts supplémentaires, selon leurs revenus, en raison de ce nouvel accord.

L’article