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«Viré comme un malpropre» à 60 ans, Roland a vécu un miracle

Kurz vor der Pensionierung gekündigt, sagt Werner Boller: «Nach 40 Dienstjahren haben sie mich wie einen Müllsack vor die Türe gestellt»
Roland Favre a enfin trouvé un emploi après avoir postulé plus de 150 fois. Image: watson

«Viré comme un malpropre» à 60 ans, Roland a vécu un miracle

En juillet dernier, Roland Favre avait raconté à watson ses déboires: se retrouver au chômage quelques années avant la retraite. Aujourd’hui, il a retrouvé un emploi.
07.09.2025, 11:5607.09.2025, 11:57
Kilian Marti
Kilian Marti
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Malgré 40 ans de loyauté, Roland Favre* a été subitement licencié. Il avait passé presque toute sa vie professionnelle dans la même entreprise, de vendeur téléphonique jusqu’à responsable logistique. Mais ça ne l'a pas empêché de se faire licencier peu avant sa retraite.

S’en sont suivis consultations juridiques, indemnités journalières, plus de 150 postulations et quasiment autant de refus. Roland Favre confiait avoir été «viré comme un malpropre» dans son interview à watson début juillet:

«Je me sentais comme un sac poubelle qu’on dépose devant la porte»

A 63 ans, il se retrouvait au chômage avec des chances infimes de retrouver un poste.

Finalement, son parcours professionnel a connu un «miracle». Roland Favre a retrouvé un emploi fixe comme transporteur de marchandises à l’aéroport de Zurich. C’est physiquement exigeant, mais il a un salaire fixe. Il se réjouit:

«Je peux de nouveau travailler. C’est ça qui compte. Et pour un passionné d’aviation, terminer sa carrière comme ça, c'est parfait»

Mais le retour à l’emploi de Roland Favre, un an et demi avant sa retraite, reste malheureusement une exception en Suisse.

Un monde de l'emploi très hostile aux plus de 55 ans

Après 55 ans, il est très difficile de retrouver un emploi. Les raisons sont multiples, comme l’ont montré de nombreux témoignages. Dès 55 ans, les cotisations de prévoyance professionnelle (LPP) passent à 18%, ce qui rend les travailleurs plus coûteux pour les entreprises. A cela s’ajoutent la peur d'une éventuelle maladie, le stéréotype du retard numérique et même des directives internes interdisant d’embaucher au-delà de 55 ans.

Même le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) le confirme: plus on vieillit, plus la recherche d’emploi est longue et difficile. Ceux qui perdent leur poste restent souvent sur la touche, même s'ils veulent continuer à travailler.

Des mesures aidantes émergent

Un marché spécifique est né pour remédier à ce problème. Différentes plateformes aident les personnes âgées de plus de 50 ans au chômage à se réinsérer. Par exemple, le site d’offres d’emploi «50plus-jobs.ch».

Pour les employeurs, il existe aussi «Focus50plus», une initiative de l’Union patronale suisse et de l’Union suisse des arts et métiers. Elle aide les entreprises à mieux intégrer les employés plus âgés par des études, des ateliers et des réseaux politiques.

Kurz vor der Pensionierung gekündigt, sagt Werner Boller: «Nach 40 Dienstjahren haben sie mich wie einen Müllsack vor die Türe gestellt»
Roland Favre n'a plus besoin de se casser la tête avec des candidatures. Image: watson

Des plateformes qui promettent beaucoup

De son côté, la plateforme «SeniorsAtWork» demande une cotisation annuelle aux chercheurs d’emploi qui se situe entre 89 et 225 francs. En échange, les personnes âgées de plus de 50 ans peuvent y créer un profil et espérer être contactées par des entreprises. L’idée: une mise en contact via un système de match par intelligence artificielle.

Selon les chiffres de la plateforme, plus de 85 000 personnes y sont inscrites, et les profils sont très variés: anciens cadres, artisans, professionnels de la santé, etc. Chaque mois, environ 350 à 400 offres y sont publiées, majoritairement des emplois à temps partiel ou des missions.

Seul 25% des annonces sont des postes à plein temps. Alexis Weil, fondateur de la plateforme, explique à watson:

«Grâce aux suggestions de l’IA, les entreprises peuvent cibler des candidats même sans publier d’annonce»

Des résultats plus que flous

Les responsables de la plateforme se considèrent non pas comme des recruteurs, mais comme des créateurs de liens. Ils ne savent pas quand une embauche a réellement lieu. Aucun chiffre sur le taux de placement n’est disponible. L’efficacité réelle de la plateforme pour la réinsertion reste donc floue.

Roland Favre, lui aussi, avait payé un profil sur «SeniorsAtWork». Mais cela ne lui a rien apporté. Il affirme:

«Aucune entreprise ne m’a contacté»

Son nouveau poste à l’aéroport, il l’a décroché par une candidature personnelle.

«Je crois que je n’ai trouvé ce travail que parce que, malgré mes 150 candidatures, je n’ai jamais baissé les bras»
Roland Favre

*prénom d'emprunt

Traduit de l'allemand par Anne Castella

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