Le cortège a quitté l’entrée du stade de Bouleyres sur les coups de 10h00 pour rejoindre la place du Marché, en passant par les douves du château. La marche solidaire était organisée par Marie-Ange Castella, une mère de famille de bientôt 39 ans, habitant en Gruyère et elle-même victime de violences domestiques par le passé.
La marche était blanche, parce que liée à la mort, et orange, parce que contre les violences faites aux femmes.
Marie-Ange Castella veut aussi «dénoncer un système qui ne fonctionne pas, ou pas dans tous les cas», a-t-elle expliqué dans les colonnes du quotidien fribourgeois. Un système qui doit «prendre les victimes au sérieux». La Gruérienne vit sous la protection d’une mesure d’éloignement de son ex-compagnon depuis 2021.
«Je me suis rendu compte qu'on ne respecte pas ces interdictions d’approcher». Des propos qui entrent en résonance avec ceux entendus mercredi soir lors du rassemblement tenu mercredi soir à Fribourg, devant le Théâtre Equilibre, et qui a réuni quelque 300 personnes, venues dénoncer les mêmes problèmes.
La marche bulloise, tout comme le rassemblement organisé par le Collectif Grève féministe Fribourg, s'est déroulée en hommage à la femme de 39 ans tuée par son mari à Epagny, une mère de quatre enfants âgés d'entre 13 et 20 ans. Le canton de Fribourg y a été décrit comme «responsable de l'échec».
Selon le collectif, «au moins 14 féminicides» ont été commis en 2025 en Suisse. «C’est presque une femme tuée chaque semaine, un rythme alarmant, deux fois plus élevé que la moyenne des dernières années, avec un féminicide chaque deux semaines». «Le canton sous-investit dans les instruments de lutte contre les violences masculines».
«Les places, le personnel et les ressources nécessaires font défaut». Ainsi, «tragiquement», les mesures prises par la justice fribourgeoise n’ont pas protégé la femme abattue le 10 avril. (ats)