«Ce n'est pas une conférence de presse, mais plutôt une discussion de fond», cadre d'emblée ce 24 juillet Jean-Luc Alt, porte-parole de la Suva. Cette discussion de fond se déroule en visioconférence et non en présentielle. Un détail qui peut interroger.
La Suva, comme elle l'explique, n'a pas plus de détails à communiquer concernant le terrible accident qui s'est déroulé le 12 juillet dernier. L'effondrement des échafaudages a causé la mort de trois ouvriers et fait huit blessés, dont quatre graves. L'enquête étant toujours en cours, comme nous le signifiait un peu plus tôt par courriel Jean-Luc Alt, il faudra s'armer de patience avant d'avoir des réponses définitives:
Mais quelques éclaircissements étaient à l'ordre du jour, surtout après un tel drame. Il était question de chiffres, spécialement, pour rappeler l'évolution de la sécurité sur les chantiers helvétiques.
L'organe de prévention des accidents s'est d'abord félicité de la baisse des accidents sur les chantiers, rappelant que la tragédie de Malley restait une situation exceptionnelle. «Sur les 10 dernières années, il y a un recul de 9% des accidents et un recul de 18% sur les accidents graves», avance Olivier Favre, directeur de la division la sécurité du travail à la Suisse romande à la Suva.
La Suva confirme qu'en termes d’accidentologie, «le nombre de cas d’accident sur les chantiers est en recul, ce qui traduirait une amélioration».
Les contrôles ont par ailleurs été abordés. La Suva rappelle que 51 collaborateurs et collaboratrices effectuent des contrôles de chantier pour la Suva en tant qu’organe d’exécution.
La plupart des contrôles sont inopinés. «Dans ces contrôles, 20% sont liés à des signalements ou à des dénonciations par des tiers», ajoute Olivier Favre.
Concernant le chantier de «Malley Phare» (début 2022), les contrôles étaient légion: «Depuis le début des travaux du chantier Malley-Phare, 110 visites documentées ont été faites sur le chantier vaudois», renseigne le chef de la division de la sécurité en Suisse romande.
La Suva refuse de donner des explications tant que l'enquête est en cours. Il est pour l'heure impossible d’en dire plus sur les contrôles et la Suva refuse de se prononcer, pour la protection des données. «Nous attendons que le Ministère public fasse son enquête.»
Les hypothèses restent toujours multiples. Le monte-charge est pointé du doigt, tout comme les «ponts de recette», les plateformes où les matériaux lourds sont réceptionnés, souvent décriés dans le milieu, d'après les dires de certains ouvriers interrogés. «Ce type d'installation reste nécessaire», répond Olivier Favre.
La Suva nous glisse que les «ponts de recette» et les échafaudages étaient gérés par la même entreprise. Elle ajoute aussi qu'une quarantaine de sociétés travaillaient sur le chantier «Malley Phare».
L'autre interrogation portait sur la reprise des travaux. La Suva confirme que le chantier va rester bloqué. Il y a la pause estivale jusqu’à mi-août et dans cet intervalle, un processus de vérifications sera mené sur le chantier.
Personne n’est sur le site pour mener des travaux, rapporte la Suva. Il y a une validation de la sécurité au travail et ce sera seulement là que le chantier pourra reprendre.