En août 2022, la visite de la responsable politique américaine Nancy Pelosi à Taïwan avait provoqué d'importantes tensions. La Chine considère cette république insulaire démocratique comme une province sécessionniste. Pékin a réagi à la visite de Pelosi par des exercices militaires. Des avions de combat ont ainsi pénétré dans l'espace aérien revendiqué par Taïwan.
Il ne faut pas s'attendre à une même escalade de la situation avec de la présence des cinq conseillers nationaux suisses, dont voici la liste:
Another delegation from #Europe is in town—this time from #Switzerland🇨🇭! We extend our warmest welcome & best wishes to @ParlCH’s #Taiwan🇹🇼 friendship group heads @FabianMolinaNR & @WalderNicolas, as well as accompanying lawmakers @YvesNidegger, @Atici_ch & @LeonorePorchet. pic.twitter.com/nDuW85HfwG
— 外交部 Ministry of Foreign Affairs, ROC (Taiwan) 🇹🇼 (@MOFA_Taiwan) February 5, 2023
Mais ce voyage ne devrait pas faire plaisir à Pékin — et encore moins à l'ambassade de Chine à Berne. En effet, comme le confirme le conseiller national Walder, la délégation parlementaire rencontre des représentants de haut rang de Taïwan.
Une rencontre avec la présidente Tsai Ing-wen est prévue lundi. La délégation suisse rencontrera également le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Santé, la ministre du Numérique et le président du Parlement.
Il y a trois semaines, l'ambassade de Chine à Berne avait mis en garde sans ambiguïté contre de telles rencontres auprès de la «NZZ am Sonntag». On espérait que les parlementaires suisses «renoncent à toute forme de contact officiel avec les autorités de Taïwan» et «n'envoient pas de faux signaux aux séparatistes» qui aspirent à l'indépendance de Taïwan. L'ambassade n'a pas répondu à une demande de la «Schweiz am Wochenende» concernant les rencontres prévues.
Selon le conseiller national genevois Nicolas Walder, la rencontre avec la présidente et d'autres représentants de haut rang visait à «réaffirmer l'amitié et la solidarité du Parlement suisse avec le peuple taïwanais, sa démocratie et ses institutions».
Le conseiller national PS Fabian Molina ajoute:
Comme la grande majorité des Etats du monde, la Suisse poursuit une politique d'une seule Chine et ne reconnaît officiellement que la République populaire de Chine et son gouvernement à Pékin. Ces derniers temps, des critiques ont été émises, et pas seulement au Parlement, selon lesquelles le Conseil fédéral n'exploiterait pas la marge de manœuvre existante pour renforcer les relations avec Taïwan par crainte du mécontentement de Pékin.
Une nouvelle formulation sur la page web correspondante du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) attire l'attention. Il y a quelques mois, on pouvait encore y lire que la Suisse ne considérait pas la République de Chine, comme Taïwan se nomme elle-même, «comme un Etat indépendant, mais comme un Etat partiel de la Chine». Dans ses relations bilatérales et au niveau international, la Suisse ne reconnaît que la République populaire de Chine.
Récemment, ce passage a été réécrit. Il n'est plus question du fait que la Suisse considère Taïwan comme un Etat partiel de la Chine. Désormais, il est simplement écrit:
Interrogé à ce sujet, le DFAE écrit que la position de la Suisse sur la question de Taiwan n'a pas changé. Celle-ci continue d'exclure des relations diplomatiques formelles avec les autorités de Taïwan.
L'actualisation du site Internet avait uniquement pour but d'adapter la version allemande à celle des versions française et italienne, précise le DFAE.