Il n'y a pas que le sexe qui fait vendre, il y a aussi la «suissitude». C'est sûrement ce que pensait la direction de Temu lorsque la plateforme d'achat chinoise a tenté d'adhérer à l'association suisse du commerce. La demande a été refusée, comme l'a confirmé le directeur de l'association Bernhard Egger au journal économique alémanique Handelszeitung.
Selon Egger, la demande de Temu a été rejetée parce que l'entreprise enfreint les lois suisses. Ainsi, la plateforme ne respecterait pas l'ordonnance sur l'indication des prix, pratiquerait une concurrence déloyale, se laverait les mains des produits défectueux, ne paierait pas de taxes de recyclage et proposerait des contrefaçons.
D'ailleurs, l'Union suisse du commerce a déjà déposé une plainte contre Temu pour ces raisons auprès du Secrétariat d'Etat à l'économie fin juillet:
Des représentants de la Temu ont ainsi été convoqués à Berne. L'association du commerce ne semble pas très favorable au vieil adage selon lequel il faut garder ses ennemis encore plus près que ses amis.
L'Union suisse des commerçants compte plus de 400 membres, dont certains viennent de l'étranger. Elle n'accepte que des commerçants – pas des simples plateformes de vente. Or, c'est ce qu'est Temu: une place de marché numérique qui met en relation des producteurs chinois avec des acheteurs en Suisse.
Jusqu'à présent, cette situation a profité au site, car elle lui permet d'échapper à la législation suisse. L'Union européenne y voit également un problème. Cette année, elle a adopté une nouvelle loi et s'attaque désormais à des plateformes comme Temu et Shein.
Néanmoins, Temu offre déjà beaucoup de suissitude. Les clients peuvent payer avec Twint sur le site chinois, et les colis sont livrés par une filiale de la Poste suisse.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci