Dans son jugement, la Cour a déclaré que Christophe Loperetti a été «un maillon essentiel» de ce trafic, qu'il a mené «au mépris de la santé publique» durant la pandémie, ont estimé les juges du Tribunal d'Yverdon. Ils ont relevé que l'enquête avait recensé 49 faux certificats, mais que ce chiffre était sans doute seulement «la pointe de l'iceberg» de son trafic.
Coupable de faux dans les titres, Christophe Loperetti a aussi été condamné pour deux autres affaires, une conduite en état d'ébriété et la détention dans des "conditions déplorables" de deux chevaux à Grandson. Cela lui a valu une peine de 90 jours-amende à 30 francs, là aussi avec un sursis de deux ans.
Les juges l'ont également condamné à payer une créance compensatrice de 3000 francs et une amende de 300 francs. Les frais de la cause, environ 12'000 francs, sont aussi à sa charge.
La peine retenue par le Tribunal est légèrement inférieure à celle requise par le Ministère public, qui avait réclamé 19 mois de prison avec sursis pour les trois affaires.
Mercredi matin face à ses juges, Christophe Loperetti a reconnu avoir fourni «au moins» 49 faux certificats à diverses connaissances entre 2020 et 2021. Il a affirmé avoir agi pour aider des personnes «privées de leurs droits fondamentaux car refusant de se faire injecter un vaccin expérimental».
Il a assuré n'avoir réalisé aucun bénéfice et reconnu qu'il n'avait pas saisi, à l'époque, l'illégalité de son trafic.
A l'inverse, le procureur Christian Maire a estimé que Christophe Loperetti avait agi «par appât du gain sous couvert d'idéaux, et ce au mépris de la santé publique». Selon ses calculs, le prévenu, alors au chômage et en difficultés financières, aurait réalisé un bénéfice compris entre 2450 et 12 250 francs.
Pour le procureur, l'élu UDC s'est comporté comme «un véritable trafiquant de drogue», avec son fournisseur, ses rabatteurs et ses clients. Il s'est «moqué de la santé de ses semblables» et a montré «un manque crasse de civisme», a-t-il ajouté lors de son réquisitoire.
Il a demandé 16 mois de prison avec sursis pour faux dans les titres. A cela, il a ajouté trois mois pour deux autres affaires: une conduite en état d'ébriété, une nuit d'août 2022, et des mauvais traitements infligés aux animaux.
Christophe Loperetti possédait en effet deux chevaux à Grandson, laissés dans un enclos inadapté (sol boueux, objets dangereux à proximité, barrières mal fixées).
Agé de 36 ans et éducateur de formation, Christophe Loperetti a démarré la politique dans les rangs socialistes avant de rejoindre les Vert'libéraux puis l'UDC. Il est devenu président de la section yverdonnoise l'an dernier et a été reconduit à cette fonction il y a deux semaines, le 17 avril lors de l'assemblée du parti. (ats)