Suisse
Union Européenne

La Suisse risque à nouveau d'être exclue du programme Horizon

Un scientifique de la HES-SO Valais-Wallis fait une experience dans le laboratoire de biotechnologie dans un batiment du Campus Energypolis, comprenant la HES-SO Valais-Wallis et une antenne de l&#039 ...
La recherche helvétique pourrait pâtir des désaccords avec l'Union européenneImage: KEYSTONE

Les Hautes écoles suisses risquent de perdre gros dès janvier

La clause de sauvegarde voulue par la Suisse en matière d'immigration ne fait pas l'unanimité à Bruxelles. Elle suscite même une vive réaction de la part de certains états membres. La recherche helvétique pourrait à nouveau faire les frais de ces désaccords.
02.10.2024, 18:50
Remo Hess, Bruxelles
Plus de «Suisse»

C'est la dernière ligne droite dans les négociations entre Berne et Bruxelles sur la modernisation des accords bilatéraux. Dans certains domaines comme la reprise dynamique du droit et le règlement des différends, on assiste à des avancées considérables. Dans d'autres, on est encore en plein marchandage pour trouver des compromis et des solutions.

C'est par exemple le cas pour la libre circulation des personnes. Et plus précisément pour la clause de sauvegarde voulue par le Conseil fédéral, que la Suisse souhaite appliquer si l'immigration en provenance de l'UE devient incontrôlable.

La Commission européenne n'est guère intéressée à faire des concessions à son interlocutrice sur ce point. Elle n'a accepté d'entamer les pourparlers qu'après avoir grincé des dents pendant longtemps. L'argument de Bruxelles: les principes de «compréhension commune» sur lesquels on s'était mis d'accord par écrit après de discussions préliminaires fastidieuses ne prévoyaient pas de clause de sauvegarde. En d'autres termes, la nouvelle exigence helvétique perturbe l'équilibre établi.

La France en embuscade

La France partage cet avis et malgré les turbulences politiques à Paris, elle reste un acteur décisif à Bruxelles. Paris a déclaré, lundi, au sein du puissant comité des ambassadeurs de l'UE qu'elle s'opposerait à un accord d'ici fin 2024 si Berne ne s'en tenait pas à ce qui avait été décidé antérieurement.

Une annonce lourde de conséquences, en effet, si les négociateurs des deux parties ne concluent rien d'ici la fin de l'année, les universités suisses seront à nouveau exclues du programme de recherche européen Horizon Europe. Concrètement, les scientifiques ne pourront plus postuler aux grands appels d'offres de 2025, qui débuteront en janvier et février. C'est ce qui a été convenu dans le document de «compréhension commune». Selon un diplomate européen:

«Il y a toute une série d'Etats membres qui s'engageraient en faveur d'un accord rapide et d'un accès total de la Suisse à Horizon. Mais sa position, notamment en ce qui concerne la libre circulation des personnes, complique grandement les choses pour le moment»

«La libre circulation des étudiants»

Il existe pourtant bien des possibilités de rétablir un équilibre. La question est de savoir si elles plaisent à la Suisse.

La Commission européenne aurait mis sur la table ce qu'on appelle la «libre circulation des étudiants» comme contrepartie à la clause de sauvegarde. Cette libre circulation stipule que les étudiants de l'UE et les étudiants suisses doivent être traités de la même manière en ce qui concerne l'accès aux universités. L'un des problèmes est la reconnaissance des certificats de maturité. En Europe, non seulement le niveau de la maturité n'est pas le même partout, mais l'examen de fin d'études a une structure qui peut différer grandement, ce qui complique la comparaison. Les négociateurs suisses craignent qu'un laissez-passer pour les étudiants de l'UE ne tire vers le bas le niveau de la maturité locale.

De plus, le sujet est politiquement très sensible: les écoles polytechniques fédérales de Zurich et de Lausanne ont récemment décidé d'augmenter les taxes d'études pour les étrangers. Compte tenu de la hausse constante du nombre d'étudiants en provenance de l'UE et de la pénurie de ressources, la pression politique reste forte pour serrer encore plus la vis dans ce domaine.

Les négociations avec l'UE avancent, certes, mais il n'est pas certain que les blocages les plus importants soient levés d'ici la fin de l'année. Car il reste d'autres sujets sur lesquels se faire les dents: l'accord sur l'électricité et la question de la contribution suisse au fonds de cohésion.

La présidente de la Confédération Viola Amherd a rencontré, mardi, la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen en marge du 70ᵉ anniversaire du centre de recherche nucléaire du Cern à Genève. Celle-ci a ensuite réaffirmé son intention de «conclure les discussions d'ici fin 2024». Même – c'est vrai – il reste encore beaucoup de travail.

(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)

Voici à quoi pourrait ressembler la Suisse en 2085
1 / 10
Voici à quoi pourrait ressembler la Suisse en 2085
partager sur Facebookpartager sur X
Quizz: Fête nationale
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Postfinance perturbé par une panne
Retrait d'argent, e-banking, les services de Postfinance ont été paralysés vendredi jusqu'à 18h00.

Une panne technique chez Postfinance a entraîné des problèmes dans toute la Suisse vendredi après-midi, jusque vers 18h00 environ. La banque en ligne (e-banking) a été paralysée et le retrait d'argent aux Postomats a également été affecté.

L’article