Ce Valaisan a organisé une manif pro-Palestine et ça va lui coûter cher
Le montant exact n'est pas encore connu, mais les sommes articulées ce lundi par Le Nouvelliste font craindre une facture des plus salées pour Gaël Ribordy.
Comme le révèle le journal, ce Valaisan est l'organisateur officiel de la manifestation pro-palestinienne qui s'est tenue le 1er novembre dernier à Sion. Membre du collectif Valais Palestine, c'est lui qui avait signé la demande d'autorisation pour la tenue de l'événement.
Non autorisé, le rassemblement avait été interdit une première fois en septembre par le Conseil municipal sédunois, ce dernier invoquant «des raisons de sécurité». Rebelote fin octobre, lorsqu'un recours avait été déposé auprès du Conseil d'Etat valaisan.
La manifestation avait tout de même eu lieu, réunissant plusieurs centaines de protestataires et suscitant une forte mobilisation policière. Si elle n'a pas fait de déprédation, des altercations étaient toutefois survenues, la police cantonale valaisanne faisant même état d'une policière mordue.
Un dispositif policier «démesuré»
La police dit avoir contrôlé au total «34 personnes» et saisi «de nombreux objets dangereux». Elle indique également avoir délivré huit interdictions de périmètres et procédé à quatre dénonciations pénales.
Gaël Ribordy avait de son côté dénoncé une «dérive autoritaire massive» et un dispositif policier «démesuré». Et d'ajouter:
Contactée par Le Nouvelliste, la police ne communique pas le nombre d'agents engagés dans l'opération. Et ce «pour des raisons tactiques».
Estimé à environ 200 par des témoins, le chiffre a toutefois son importance. Comme le relève le journal valaisan, il permettra en effet de déterminer en partie le montant de la facture qui sera adressée aux organisateurs.
Une somme inédite
Car c'est bien eux qui devront s'en acquitter, confirme la police au Nouvelliste. Une responsabilité qui incombera par sa signature à Gaël Ribordy.
Selon les recherches du quotidien valaisan, la loi cantonale prévoit «un émolument forfaitaire horaire de 250 francs par agent» engagé lors d'une manifestation non autorisée. Le tout à la charge de l'organisateur.
Le Nouvelliste estime le montant de la douloureuse entre 30 000 et 100 000 francs. Une somme, décrite comme inédite, qui créerait un précédent au niveau national pour une manifestation à caractère politique, relève le journal.
Ce dernier souligne que plusieurs législatifs cantonaux débattent actuellement de la prise en charge des frais sécuritaires dans les manifestations. Il soulève notamment l'exemple de Zurich où un texte entrant en vigueur dès 2026 prévoit «une répercussion obligatoire» des frais lors d'«une intervention policière extraordinaire», notamment pour des atteintes graves à la sécurité publique.
Dans le cas zurichois, ce sont toutefois les auteurs des troubles qui seront visés, et non directement les organisateurs de l'événement. Dénonçant une forme de «censure», Gaël Ribordy annonce en tout cas au Nouvelliste qu'il va s'opposer à la facture de la police valaisanne. Et ce «par tous les moyens possibles». (jzs)
