La police cantonale vaudoise va tester l'utilisation du Taser au sein de sa gendarmerie mobile. Ces pistolets à impulsions électriques, uniquement employés jusqu'ici dans le canton par le groupe d'intervention rapide (Dard), pourraient ensuite être utilisés à plus large échelle.
La phase pilote démarre en juin et s'étalera sur six mois. Durant cette période, quarante membres de la gendarmerie mobile, à savoir les agents qui interviennent en première ligne, seront formés et équipés avec cette arme.
Ce test permettra d'évaluer «l'efficacité du dispositif en termes de dissuasion et de désescalade», afin d'envisager ensuite un déploiement à plus large échelle, indique vendredi l'Etat de Vaud.
La gendarmerie va tester le dernier modèle de ces armes dites de «dispositif incapacitant», à savoir le Taser 10. Celui-ci a une portée maximale de presque 14 mètres et est équipé de 10 sondes individuelles. Il bénéficie de «nouvelles fonctionnalités» qui le rendent «beaucoup plus précis et efficace», poursuit le communiqué.
La police vaudoise rappelle qu'un Taser délivre une impulsion électrique, paralysant momentanément une cible. Son utilisation s'inscrit «dans un contexte d'intervention graduelle». Il peut ainsi représenter «un moyen de contrainte et de désescalade» pour éviter le recours à une arme à feu. Il est aussi considéré comme une arme «moins invasive» que le bâton tactique (matraque) en permettant d'éviter le recours au contact physique pour maîtriser une personne violente ou armée.
Avec cette phase test, le Département vaudois de la sécurité souligne qu'il suit les recommandations édictées par la Conférence des commandantes et des commandants des polices cantonales de Suisse, elles-mêmes avalisées par la Conférence des directrices et directeurs des Départements cantonaux de justice et police.
Plusieurs polices cantonales et communales utilisent ainsi déjà le Taser pour leurs interventions en première ligne, dont les polices cantonales jurassienne, bernoise, bâloises, saint-galloise, zurichoise ou argovienne.
Dans le canton de Vaud, plusieurs initiatives politiques ont été débattues l'an dernier pour tester le Taser et évaluer ses avantages et risques. Le Grand Conseil avait largement dit «oui» à un postulat visant la police cantonale, tandis que le Conseil communal de Lausanne s'y était opposé pour la police municipale.
Jusqu'ici en terre vaudoise, seuls le Détachement cantonal d'action rapide et de dissuasion (Dard) et le Groupe d'intervention de la police de Lausanne (GIPL) étaient équipés de Tasers. Le DARD en avait fait notamment usage en février dernier lors de la prise d'otages dans le train à Essert-sous-Champvent. Cela n'avait toutefois pas suffi à maîtriser l'assaillant, qui avait finalement été abattu. (jah/ats)