De plus en plus de personnes délaissent leur voiture pour enfourcher un vélo. Avec cette tendance croissante, la nouvelle loi suisse sur les vélos impose désormais la création d’un réseau étendu. Bien que les coûts précis n’aient pas encore été chiffrés, il est évident que cette initiative ne sera pas bon marché. Les discussions évoquent un «besoin d’investissements conséquents».
Suite au refus, dimanche 24 novembre, du projet d’extension autoroutière par le peuple suisse, une question surgit: les cyclistes devront-ils mettre davantage la main à la poche? Actuellement, ces derniers ne contribuent pas directement au financement des pistes cyclables.
La nécessité de trouver une solution se fait pressante, car les budgets alloués par les cantons et les communes à la construction routière, d’où proviennent majoritairement les fonds pour les pistes cyclables, sont presque entièrement épuisés. Par ailleurs, les fonds prévus pour les autoroutes sont strictement affectés et ne peuvent être redirigés vers les infrastructures cyclables.
L’Office fédéral des routes (Ofrou) a lancé cet automne une étude pour explorer les possibilités d’introduire des taxes pour les cyclistes. Selon Blick, cette étude vise à élaborer des modèles de financement des infrastructures cyclables fondés sur le principe du «pollueur-payeur». Toutefois, un porte-parole de l’Ofrou a indiqué que les modalités concrètes d’une telle taxe ne sont pas encore définies, le projet étant encore à ses prémices.
Aujourd’hui, les automobilistes contribuent largement au financement des routes via diverses taxes, notamment la taxe sur les carburants, la vignette autoroutière et l’impôt sur les véhicules à moteur. Les cyclistes, quant à eux, ne participent que de manière indirecte à travers les impôts généraux.
Le socialiste Matthias Aebischer, président de Pro Velo et conseiller national, n’approuve pas l’idée d’une étude sur une éventuelle taxe pour les cyclistes. «Cela ne fait qu’opposer les automobilistes aux cyclistes», dénonce-t-il. Selon lui, les fonds destinés à cette recherche pourraient être mieux employés. Il suggère, par exemple, de financer une étude sur l’utilisation du Forta (fonds national pour les routes et le trafic) au profit des modes de transport respectueux du climat. « Cela serait bien plus constructif », a-t-il déclaré au Blick.
La question d’une taxe pour les cyclistes fait de plus en plus débat dans les cantons. Si des propositions similaires ont été rejetées dans ceux de Lucerne et de Bâle-Campagne, Zurich n’a pas encore tranché.
Le conseiller national de l’UDC Benjamin Giezendanner avait déjà demandé, avec 40 autres parlementaires, il y a deux ans, que les cyclistes financent en grande partie les coûts des infrastructures cyclables. A l’époque, le Conseil fédéral s’était opposé à cette motion, invoquant les lourdeurs administratives qu’une telle mesure entraînerait. La proposition avait alors été retirée.
Aujourd’hui, Giezendanner souhaite relancer l'idée. «Avec la loi sur les vélos, les cyclistes ont obtenu davantage de droits. Il est logique qu’ils assument également des obligations financières», affirme-t-il. (jah/kek/sda)