Viola Amherd regrette la fuite dans la presse mardi de l'annonce des démissions du chef de l'armée et du SRC. Il s'agit d'une violation du principe de collégialité au sein du Conseil fédéral. La ministre a défendu sa communication dans cette affaire.
Certains de mes collègues au Conseil fédéral ont appris la nouvelle des deux démissions par la presse, a reconnu Viola Amherd face aux médias. Mardi matin, les informations sur ces deux départs ont été mis en ligne sur une plateforme de la Confédération à destination des autres départements, selon la procédure. Moins d'une heure après, certains médias en avaient déjà connaissance.
«Ne me comprenez pas mal, ce n'est pas la faute des médias», a dit la Valaisanne. «On a demandé si on avait le droit de donner une information avant que le Conseil fédéral ait été informé». La Chancellerie fédérale a répondu par la négative. C'est l'indiscrétion qui a donc bouleversé le processus.
Le principe de collégialité du gouvernement a été violé, entamant ainsi la confiance entre ses membres, a regretté encore la ministre. Thomas Süssli et Christian Dussey n'ont même pas pu informer personnellement leurs collaborateurs de leurs départs, même les plus proches, qui ont tout appris par les médias.
C'est très dommageable, et cela rend difficile un travail sérieux, pour la ministre démissionnaire. Tout cela parce que nous avons respecté nos procédures internes.
«Je n'aurais pas pu informer plus rapidement le Conseil fédéral», s'est encore défendue Viola Amherd. Thomas Süssli a annoncé sa décision le 20 janvier, Christian Dussey le 30:
Le Département de la défense n'est pas en difficulté après les démissions annoncées, a aussi assuré sa cheffe. «Je ne comprends pas l'agitation» à ce sujet. «Les deux messieurs ne partent pas aujourd'hui.» Le Département aura le temps de voir venir.
Il s'agit désormais d'un processus ordinaire. «Pour mon successeur, au Conseil fédéral, c'est une situation excellente». Il pourra choisir lui-même les deux personnes qui succéderont à Süssli et Dussey.
«Je ne comprends pas l'agitation», a répété la Valaisanne. «M. Süssli a été en poste six ans, c'est dans la moyenne. M. Dussey était d'accord de repousser son départ à mars 2026».
Il n'est par ailleurs pas «risqué» d'attendre autant de temps pour les remplacer. «On ne trouve pas ces gens au bord du quai à la gare de Berne.» Pour de tels postes, la sélection est un très long processus. Il faut suivre toute une série d'étapes avant qu'une décision ne soit présentée à l'ensemble du Conseil fédéral.
Au début de la conférence de presse, le porte-parole du Conseil fédéral Andrea Arcidiacono avait également déclaré que le gouvernement «condamne fermement les indiscrétions» publiées dans les médias mardi. Celles-ci nuisent au travail du Conseil fédéral, à la formation de l'opinion et aux intérêts du pays.
Elles causent aussi du tort à la «communication active, coordonnée et uniforme» du gouvernement envers les médias, le public et les collaborateurs de la Confédération, a poursuivi Arcidiacono. Et d'indiquer qu'une plainte pénale contre inconnu a été déposée. (jah/ats)