En 2024, 9386 agressions sexuelles ont été enregistrées en Suisse, soit 10% de plus qu'en 2023. Du côté des cantons, Genève enregistre une hausse de 19%, Valais de 45% et Vaud de 9%.
Pourtant, le dispositif médico-légal d'aide aux victimes disponible dans certains hôpitaux des trois cantons – une prestation unique en Suisse romande – n'est pas assez connu du grand public. Face à ce constat, et dans un contexte d'augmentation des cas d'agressions sexuelles, Vaud, Valais et Genève lancent ce lundi 12 mai une campagne visant à faire connaître son existence et son fonctionnement.
Actuellement, les établissements qui proposent ce service d'urgence sont les HUG à Genève, les hôpitaux de Viège et de Sion en Valais, le Chuv et les hôpitaux de Nyon, Morges, Payerne, Yverdon-les-Bains et Rennaz dans le canton de Vaud.
Sur place, les victimes sont accueillies 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, par un médecin légiste et un spécialiste (gynécologue, urgentiste ou pédiatre). Elles bénéficient, entre autres, de soins médicaux, d'un suivi juridique et sont orientées si elles ont besoin de conseils. «Le travail de ces professionnels permet notamment de collecter des preuves de l'agression sexuelle», rappelle Mathias Reynard, chef du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC) du Valais.
Outre une volonté d'informer, la campagne a également pour objectif de faire passer un message: «Même si on a un doute, on a droit à de l'aide. Il faut aller aux urgences», insiste Mathias Reynard. En effet, comme il l'explique:
Selon les résultats d'une étude menée par les HUG et le Chuv entre 2018 et 2021 en Suisse, plus de 90% des victimes sont des femmes âgées de 20 à 49 ans et 58% d'entre elles connaissaient leur agresseur.
Quant aux agressions, elles ont lieu en majorité (56% des cas) au domicile de la victime ou de l'agresseur. Elles sont liées aux moments de sorties, de faire connaissance ou au début d’une liaison et sont deux fois plus élevées le week-end, en particulier durant l'été.
En 2024, le nombre de constats médicaux-légaux, sur demande de la victime ou de la justice, s'élevait à 436, contre 271 en 2020. Comment expliquer cette augmentation des violences sexuelles dans le pays? Mathias Reynard répond qu'il y a de plus en plus de victimes qui dénoncent, portent plainte et sont prises en charge, ce qui permet de mieux recenser le phénomène. Il insiste également sur l'importance de ce type de campagne pour visibiliser la problématique. Et de conclure: