Les organisateurs ont fini par jeter l'éponge. Ils ont été contraint de reconnaître que l'industrie automobile n'avait plus nécessairement besoin d'un tel événement aujourd'hui.
En sondant les constructeurs pour préparer l'édition 2025 de la manifestation, «nous avions l'impression d'aller à l'encontre du marché», explique vendredi à Keystone-ATS Alexandre de Senarclens, le président de la fondation du Salon international de l'automobile de Genève.
Pourtant, l'édition 2024 du salon était prometteuse, souligne Sandro Mesquita, le directeur général de la manifestation. Après quatre ans d'absence en raison de la pandémie de Covid-19, les organisateurs étaient parvenus à réunir une trentaine d'exposants, 2000 journalistes et un nombreux public sous le toit de Palexpo.
L'objectif en 2025 était de faire deux fois mieux. Mais «les signaux que nous avons reçus ont été mauvais», relève M. Mesquita.
«C'est un gros coup», a admis, vendredi, le directeur général de Palexpo Claude Membrez, en parlant de la fin du salon de l'automobile. Mais cette disparition était «quelque part écrite». «Le salon avait amorcé sa décrue bien avant la pandémie de Covid-19, à partir de 2015», relève-t-il. Palexpo n'a pas attendu aujourd'hui pour réagir.
Le Salon international de l'automobile a été le plus grand événement de Palexpo, même le plus grand événement de Suisse, rappelle Claude Membrez. Toutefois, «les choses bougent» et Palexpo doit faire avec, attirer d'autres manifestations, proposer d'autres rendez-vous, pour rendre son activité pérenne.
En 2011, Palexpo avait déjà enregistré la perte de Telecom, qui était aussi un gigantesque événement. Le centre d'exposition fonctionnera aussi sans le Salon de l'automobile. Claude Membrez en veut pour preuve les comptes 2023, à l'équilibre, alors que le salon avait disparu des radars depuis quatre ans à la suite du Covid.
La conseillère d'Etat genevoise Delphine Bachmann, responsable du département de l'Economie et de l'Emploi (DEE) a salué «les efforts et l'important travail fournis» par les organisateurs du salon pour relancer l'événement en 2024. Mais elle constate que le modèle économique des salons de l'auto «ne séduit plus suffisamment les constructeurs automobiles ni en Suisse ni en Europe».
(max/jah/ats)