L'information n'a pas fait plaisir à tout le monde au parlement zurichois. Des élus ont lancé le référendum parlementaire contre cette décision. Les citoyens zurichois auront donc le dernier mot.
L'initiative issue des milieux UDC et PLR vise directement les deux grandes villes du canton, Zurich et Winterthour, qui veulent une réduction généralisée de la vitesse. L'initiative exige que le 30 km/h sur les axes principaux ne soit possible que dans des cas exceptionnels et sur de courtes distances. Le gouvernement soutient l'initiative.
Pour les initiants, le 30 km/h pose des problèmes pour les services de secours et d'intervention ainsi que pour les transports publics. Un député UDC a expliqué qu'une ambulance ne peut pas circuler à plus de 45 km/h dans une zone 30.
Selon une députée PLR, la mise en place généralisée du 30 km/h provoquerait des coûts supplémentaires pour les transports publics. Les partisans de l'initiative ont aussi reproché à la gauche de vouloir le 30 à l'heure pour des raisons idéologiques, pour harceler les automobilistes. L'UDC, le PLR et le Centre ont soutenu l'initiative lors du vote.
Les opposants reprochent aux initiants d'aller à l'encontre des intérêts des villes. La réduction de la vitesse améliore la sécurité et réduit le bruit, a souligné un député socialiste. «Il y a trop de voitures», a déclaré un député des Vert-e-s.
Actuellement, les villes de Zurich et de Winterthour peuvent décider des réductions de vitesse sur les routes principales, mais en accord avec le canton. Dans toutes les autres communes, c'est le canton qui fixe la limite. En 2021, les citoyens de la ville de Zurich ont approuvé un plan directeur qui vise à généraliser le 30 km/h, à quelques exceptions près. Winterthour veut aller dans le même sens.
Pour le gouvernement, la réduction de la vitesse sur les axes actuellement limités à 50 km/h entraîne un allongement de la durée des trajets en transports publics, ce qui réduit leur attractivité. Elle provoque aussi un transfert du trafic des axes principaux en direction des quartiers et a un impact sur les services de secours.
A l'issue du débat, plusieurs élus ont lancé le référendum parlementaire. Les citoyens devront donc se prononcer dans les urnes.
Les parlementaires ont aussi examiné l'initiative «transports publics», elle aussi issue des milieux UDC et PLR. Elle exige que les coûts supplémentaires pour les transports publics générés par le 30 à l'heure soient répercutés sur les communes et les villes. Le parlement l'a rejetée. Il lui a préféré le contre-projet du gouvernement.
Le contre-projet prévoit que le trafic des transports publics doit d'abord être maintenu fluide par des mesures de construction, par exemple des voies séparées. Si cela n'est pas possible, les communes et les entreprises de transports doivent élaborer des mesures compensatoires. En dernier recours, les communes et les villes doivent indemniser les sociétés de transports publics. Le projet a été transmis à la commission de rédaction. (svp/ats)