A Yverdon-les-Bains, depuis quelques jours, la police se déplace désormais... en trottinette électrique. Deux agents juchés sur ces nouveaux engins vont à la rencontre de la population pour sensibiliser les utilisateurs. Pour la police, il s'agit de s'adapter aux évolutions dans le domaine de la mobilité:
L'objectif, dans un premier temps, est de rappeler les règles en vigueur pour ce type de deux-roues. Après une période de prévention, les agents distribueront des prunes aux usagers en faute.
Pour le commandant, il s'agit avant tout d'un outil supplémentaire, et complémentaire aux patrouilles en voiture, à pied ou à vélo. Des agents en e-trottinettes, l'image peut paraître comique... pour ne pas dire risible pour les mauvaises langues. Y avait-il réellement besoin de doter deux agents de ce moyen de locomotion pour faire de la prévention? Le policier ne se laisse pas impressionner par les qu'en-dira-t-on:
Le commandant assure qu'en interne, il n'y a pas eu d'oppositions. «Bien sûr, comme pour tout, certains agents étaient, disons, plus emballés que d'autres à l'idée de se déplacer en trottinette électrique», sourit le policier. «Mais les personnes que vous croisez sur ces engins se sont portées volontaires.»
L'idée vient par ailleurs du politique, qui souhaitait trouver un moyen de dialoguer avec les utilisateurs de ces engins, mais aussi de la police elle-même. «Notre nouveau chef de la proximité a monté ce projet avec son équipe, ça vient donc directement de la base», assure Marc Dumartheray.
À terme, va-t-on voir de plus en plus de policiers vadrouiller à travers le Nord vaudois sur des trottinettes électriques? «C'est possible. Pour l'instant, nous en avons deux, l'expérience nous dira si ce moyen de locomotion est pertinent». Et de préciser qu'aujourd'hui, ce sont des agents de proximité qui utilisent les deux nouveaux engins électriques.
Le commandant l'admet toutefois, si, lors d'un appel radio pour un accident, par exemple, c'est un agent de proximité en trottinette qui s'avère être le plus proche, il pourrait parfaitement être le premier à arriver sur place, pour sécuriser les lieux ou pratiquer les premiers gestes de secours notamment. «C'est sûr que s'il faut intervenir à Mathod, village qui dépend de la Police Nord Vaudois, ce n'est pas un agent en trottinette qui va se rendre sur place», sourit Marc Dumartheray. «Et je vous vois venir: non, nos trottinettes ne seront pas équipées de gyrophares!»
En cas de non-respect des règles encadrant l'utilisation des trottinettes électriques, les usagers peuvent recevoir des amendes d'ordre allant de 20 à 120 francs.
Pour l'heure, la police yverdonnoise préfère axer son discours sur la prévention, soulignant par ailleurs que des cours seront donnés aux utilisateurs demandeurs, dans le futur, au jardin de circulation. Les automobilistes sont, eux aussi, sensibilisés à ces nouveaux usagers des routes. Le commandant rappelle également que l’âge minimal pour conduire un tel engin est de 14 ans et qu'en cas de non-respect, les conséquences peuvent être lourdes:
De 14 à 16 ans, il faut un permis de conduire pour cyclomoteurs. «Lors d'un contrôle, un mineur sans permis sera dénoncé auprès du tribunal des mineurs.»
Le commandant précise encore que la police «n'est pas là que pour coller des amendes». «Avec ces agents en trottinette électrique, nous sommes vraiment dans une démarche de prévention. Si les usagers ont des questions sur les règles, que quelque chose n'est pas compris, qu'ils n'hésitent pas à nous interpeler», conclut Marc Dumartheray.