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Omicron

Covid: Chuv, HUG,... les hôpitaux sont des nids à infections

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Ce n'est plus un secret pour personne et le Chuv ne s'en cache pas, la contagiosité d'Omicron impacte différents secteurs hospitaliers.Image: Shutterstock

Du Chuv aux HUG, les hôpitaux sont des nids à infections Covid

En rentrant d'un séjour à l'hôpital, vous ramènerez peut-être le Covid dans vos valises. Avec un taux d'infection de 20% de ses patients au variant Omicron, le Chuv se situe entre les HUG (30%) et Neuchâtel (15%). Comment expliquer ces contaminations en milieu hospitalier? Voici quelques pistes.
10.02.2022, 05:4705.08.2022, 17:41
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Après les transports en commun, les magasins bondés, les petits espaces mal aérés, l'un des endroits où vous pourrez attraper Omicron, c'est l'hôpital. En effet, selon 24 heures, un tiers des patients ont contracté le Covid au sein des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et 20% ont été contaminés au Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv). Comment attrape-t-on le Covid dans le cadre hospitalier et faut-il s'en inquiéter?

Tous les secteurs touchés

Ce n'est plus un secret pour personne et le Chuv ne s'en cache pas, la contagiosité d'Omicron impacte différents secteurs hospitaliers. Pour faire court, si vous entrez pour une intervention en étant négatif, vous risquez d'en sortir positif. Le Chuv explique que tous les patients entrant dans leur établissement sont testés à leur arrivée. S’ils doivent être transférés dans une autre institution ou s'ils développent des symptômes liés au Covid durant leur séjour, ils sont testés à nouveau.

«Si une personne est Covid positive, nous mettons en quarantaine ses voisins de chambre qui sont considérés comme des cas contacts. Dans le service de médecine interne, nous constatons par la suite que 40% de ces patients contacts qui ont été mis en quarantaine deviennent positifs au Covid»
Service de presse du Chuv

Pour le virologue Didier Trono, membre de la task force Covid, ce taux de 40% dans le service de médecine interne est élevé, mais il n'est pas surprenant pour autant.

«Le fait de partager une chambre 24h sur 24h, qui plus est probablement ventilée au minimum pour éviter que les patients ne prennent froid, explique ce taux élevé de transmission»
Didier Trono, virologue

Depuis le 1er janvier 2022, le Chuv a enregistré une centaine d'infections nosocomiales au Covid-19 et cela concerne tous les secteurs comme la somatique, la psychiatrie et l'unité de réadaptation gériatrique de Sylvana.

«Ces patients ont été infectés suite à une exposition soit à d’autres patients dans les chambres à plusieurs lits, soit à des collaborateurs ou à des visiteurs. Cela représente environ 20% des cas Covid au Chuv, et la proportion tend à augmenter avec le variant Omicron»
Service de presse du Chuv

Au réseau hospitalier neuchâtelois, on estime qu’environ 15% des cas Covid hospitalisés l'ont contracté dans ses murs. Pour le virologue Didier Trono, l'augmentation des infections au sein de l'hôpital n'est pas un phénomène nouveau.

«C'est une réalité. C'est un phénomène qui a démarré en même temps que la vague Omicron et qui va probablement suivre sa diminution»
Didier Trono, virologue

Omicron est donc «l'invité surprise» qui joue les prolongations dans les milieux hospitaliers. Selon Didier Trono, l'impact de la contagiosité du variant sur la gestion des patients ne doit pas être pris à la légère.

«Les hôpitaux se retrouvent face à une situation nouvelle, car la contagiosité d'Omicron est haute et qu'il se transmet par aérosols, ce qui n'est pas le cas de la plupart des infections nosocomiales»
Didier Trono, virologue

Cohorte et isolement peu efficaces

Face à cette augmentation d'infections dans les établissements hospitaliers, ces derniers ont mis en place une palette de mesures allant de l'isolement et du regroupement (cohorte) des patients testés positifs au Covid, à la limitation des visites ainsi qu'aux tests réguliers effectués pour le personnel soignant. Mais ces mesures sont-elles efficaces pour autant? Alors qu'à Neuchâtel on avoue que la stratégie de cohorte ne permet pas d'éviter toutes les infections, Didier Trono, lui, répond qu'il serait illusoire d'imaginer stopper la vague de contaminations.

«Avec les infections nosocomiales, on a l'habitude des protocoles d'hygiène comme le lavage des mains ou l'isolement des patients qui ont des germes dangereux. Mais lorsque les HUG vous disent que 30% de leurs patients ont été infectés dans leur établissement, cela veut dire que ces mesures ne suffisent pas»
Didier Trono, virologue, membre task force covid-19

Et au virologue de conclure que si les chiffres des contaminations se confirment, cela signifie que nous avons atteint le pic pour Omicron. «On peut alors imaginer que les gens infectés sont protégés par la réinfection et cela va aboutir en une diminution des cas. Il faut toutefois se montrer patient.»

Une infection nosocomiale c'est quoi?

Les infections nosocomiales désignent toutes les infections associées aux soins qui surviennent lors d’un séjour dans un établissement de santé. Selon d’anciennes estimations, elles entraînent environ 70 000 cas de maladies et 2000 décès par année en Suisse. Il s'agit principalement:
- D'infections postopératoires
- De pneumonies
- D'infections des voies respiratoires inférieures
- D'infections des voies urinaires, souvent associées à des sondes vésicales.
- De bactériémies (présence de bactéries dans le sang ou septicémie), associées généralement à des cathéters veineux.

Plusieurs études scientifiques suggèrent que les infections nosocomiales pourraient en grande partie être évitées par des mesures de prévention ciblées.
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