Le segment des GTI thermiques a été sacrifié sur l’autel des normes CO₂ et autres malus. Pourtant, même électrique, Cupra croit toujours au plaisir de conduite et le place au centre du débat avec la Born VZ: une version dopée de sa compacte électrique lancée en 2022.
Déjà badgée VZ à l’origine, avec 230 ch sous le capot à l’époque, cette appellation (abréviation de Veloz, rapide en espagnol) n’était jusqu’ici qu’un clin d’œil. Mais désormais, la promesse est sérieuse: 326 ch, 545 Nm, et un seul moteur qui propulse les roues arrière. Caramba!
Avec cette fiche technique, la Born VZ devient la propulsion électrique la plus puissante du groupe Volkswagen, aux côtés de la VW ID.3 GTX Performance avec des spécifications identiques, mais à l'accoutrement plus placide. La Born, elle, assume son tempérament au sang chaud avec ses lignes tortueuses et ses touches cuivrées, fidèles au design expressif de la marque espagnole.
Sur la route, le changement avec l'ancienne Born VZ de 230 ch est flagrant. La pédale de droite déclenche des accélérations franches et le train arrière répond avec enthousiasme. Cupra a peaufiné les commandes: la direction est ferme, précise et plus informative, même si elle pourrait en donner encore plus.
La pédale de frein, elle, gagne en ressenti. C'est un vrai progrès face à la version de base, bien que les sensations au freinage sur une auto électrique soient toujours un peu plus timides que sur une thermique. Mais on s’y fait vite.
Le châssis a également droit à son lot d’évolutions: suspension DCC Sport adaptative selon 5 modes de conduite, nouvelles barres antiroulis et amortisseurs optimisés. Le résultat est convaincant: la Born VZ tient le pavé, vire à plat et ménage ses occupants.
Dans les courbes, elle donne presque l’illusion d’une petite sportive idéale. Presque, car l’électronique bride rapidement les velléités de survirage. Et avec un poids flirtant avec les deux tonnes (1 999 kg), il est difficile de la faire danser aussi librement qu’une GTI thermique.
Côté énergie, la Born VZ intègre une batterie lithium-ion de 79 kWh utiles, contre 77 auparavant, grâce à une nouvelle configuration des cellules. Elle offre une autonomie annoncée entre 508 et 599 km en cycle WLTP.
Disons-le clairement, c’est énorme pour une compacte électrique; dans la réalité, il conviendra de tabler entre 350 et 450 km suivant la topographie du trajet, la lourdeur du pied droit et l’enthousiasme du pilote au volant. Des valeurs assez éloignées de la promesse, mais qui restent très bonnes au demeurant.
Avec une puissance de charge maximale de 185 kW en courant continu, les 10 à 80% de batterie se récupèrent en 26 minutes sur borne rapide. Comptez 8 heures 30 sur une Wallbox en 11 kW pour une recharge complète.
L’habitacle ne manque pas de caractère non plus: inserts cuivrés, Alcantara, sièges baquets «Cup», la sportivité s’affiche aussi à l’intérieur. Notez au passage que les sièges baquets bénéficient, pour leur structure, d'une technologie faite de matériaux végétaux recyclés inventée et produite par la société fribourgeoise BComp.
La position de conduite est bonne, les sièges assurent un très bon maintien et l’écran central passe à 12,9 pouces avec une réorganisation de l'affichage.
Mais hélas, l’ergonomie générale reste laborieuse: fonctions uniquement accessibles via l’écran, commandes tactiles peu intuitives, boutons capacitifs au volant… Le style prend ici trop souvent le pas sur la logique et les aspects pratiques.
Nous notons quelques nouveautés bienvenues, comme un nouveau commodo sur la colonne de direction pour la sélection de la marche, des palettes au volant pour la régénération sur trois niveaux et des acquis préservés, tels que l'habitacle arrière toujours aussi spacieux pour une compacte. Le coffre, lui, affiche 385 litres, dans la moyenne du segment.
Affichée à partir de 46 900 francs, la Cupra Born VZ ne révolutionne pas encore la sportivité électrique, mais s’en approche franchement.
Vive, affûtée et bien plus engageante que la version standard, elle incarne une vraie alternative électrique pour les amateurs de conduite. Pas parfaite certes, la masse et l’électronique restent un frein à la folie, mais diablement séduisante. Olé!