Serait-ce des soucoupes volantes ou des raies bioniques? Non, ce sont les chambres du Shebara, un hôtel de luxe à l'ouest de l'Arabie Saoudite, sur l'archipel Red Sea Global, dans la mer Rouge. L'architecture de ces bulles futuristes, pensée par un cabinet dubaïote, est si spectaculaire qu'on dirait des images de synthèse.
Le resort a bel et bien ouvert en octobre et c'est 73 villas avec piscine à débordement qui flottent au-dessus de l'eau. Le prix? Il est violent. A partir de 2000 francs la nuit.
En effet, l'hôtel s'adresse au Moyen-Orient et tout particulièrement aux Emirats arabes unis. Dubaï est à 3 heures d'avion. Il se pourrait bien que ce genre de complexe cherche à concurrencer les Maldives qui ne sont qu'à 3 heures de Dubaï également et qui représentent une destination phare des expatriés de la ville du bling.
D'ailleurs, Shebara reprend les codes des resorts des Maldives avec ses chambres sur l'eau, sa mer turquoise, et ses pontons paradisiaques. Mais la comparaison s'arrête là. Il manque cruellement de nature à Shebara. Il y a bien quelques palmiers sur l'île, mais on est loin de la végétation luxuriante et du charme que peut offrir l'archipel de l'océan indien.
Alors l'hôtel mise sur ses services haut de game: un spa grand luxe avec des soins à base d'or (normal, Dubaaaaaïïïïï oblige), des activités comme du kayak, de la plongée, des piscines pour adultes et pour enfants, mais aussi cinq restaurants, dont un Nikkei, la cuisine qui fusionne Japon et Pérou, ainsi qu'un établissement méditerranéen et ce qu'ils appellent une brasserie, façon de dire qu'il s'agit du restaurant «chill» de l'hôtel qui n'est pas du tout «chill».
L'hôtel se dit entièrement autosuffisant en énergie grâce à une ferme solaire et les déchets sont recyclés sur place. Aussi louables soient ces initiatives, l'Arabie Saoudite est confrontée à un problème de taille: le manque d'eau. Selon une enquête de la BBC, environ la moitié de l'eau douce du pays est produite par des usines de dessalement, celles-ci étant alimentées par des combustibles fossiles. Le processus coûte cher et le sous-produit nécessaire fait de saumure et de produits chimiques toxiques est rejeté dans la mer, contribuant à détruire l'écosystème marin.
Mais l'Arabie Saoudite n'a pas l'intention de calmer sa folie des grandeurs. En plus du pharaonique projet Neom (connu sous le nom de The Line), la ville en ligne droite, le pays développe depuis 2017 son tourisme sur la côte ouest. Des chaînes d'hôtels de luxe comme le Six Senses, le St. Regis ou encore le Ritz-Carltons se sont déjà installées dans cet archipel comprenant 90 îles. Le Sherba Hotel est le quatrième projet. D'ici 2030, l'archipel devrait comprendre 50 hôtels sur 22 îles.