Dimanche soir, à Los Angeles, l'Académie des Oscars a décerné pas moins de cinq statuettes au film Anora de Sean Baker. Cette histoire, qui revisite le mythe de Cendrillon, n'est pas sans rappeler le film Pretty Woman, puisqu'elle raconte comment une travailleuse du sexe s’entiche du fils d’un riche oligarque, qui l’épouse lors d’une nuit de beuverie. Une grande partie de l’intrigue se déroule dans un gigantesque manoir à l’architecture brutaliste, en périphérie de Brooklyn.
Cette maison, construite en 1989, fut la demeure d'un oligarque et de sa fille surnommée «la Paris Hilton russe» qui y a vécu lorsqu'elle était adolescente à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Sa valeur était de 30 millions de dollars lors de sa première mise sur le marché il y a plus d'une dizaine d'années avant d'être dévalué à moins de 10 millions lors d'une vente en 2021.
S’étendant sur une superficie de 1 300 m², elle abrite des murs tapissés de cuir et des hectares de marbre au sol. On y trouve cinq chambres, quatre salles de bains, une piscine de 90 m², un cinéma, un spa, des logements pour le personnel et un garage qui, dans le film, renferme une flotte de voitures de luxe. À cela s’ajoute un pavillon pouvant accueillir 40 personnes.
Pour un film dont l'intrigue repose sur une romance entre le fils d'un homme d'affaires russe et une travailleuse du sexe, cette demeure était évidemment une aubaine pour le réalisateur Sean Baker, puisque la réalité rejoint la fiction.
Pour l’équipe du film, c’était une véritable mine d’or. Ils ont à peine touché aux décorations, récupérant des statues et des peintures surréalistes auprès des propriétaires pour étoffer l’ambiance oligarchique, comme le relate le New York Post.
La résidence appartient actuellement à un certain Michael Davidoff, un financier né à New York de parents immigrés russes, qui a failli refuser que le film soit tourné chez lui. Vivant dans cette maison avec sa femme et ses sept enfants, l’homme d’affaires a d’abord hésité à la louer à la production. Mais la sympathie de l’équipe et les frais de tournage, d’environ 30 000 $ par jour sur près d’un mois de production, ont finalement fait pencher la balance.