«Vive la liberté», qu’il a rappelé pendant presque trois heures, lundi, pour le retour de TPMP à l’antenne. Quoi? Vous n’aviez pas suivi? Oui, après 35 procédures dégainées par l’Arcom et 7,7 millions d’euros de sanctions financières, la bande à Baba a juste enjambé le week-end avant de réapparaître.
S’il est souvent conseillé d’attendre que la colère retombe pour planter son adversaire, pour Cyril Hanouna, la vengeance se mange en sortie de micro-ondes.
Sur une demi-douzaine de chaînes du groupe Canal, mais aussi de Free, Orange et SFR, sans oublier YouTube et Dailymotion, le copain de Vincent Bolloré n’a pas arrêté de dire qu’on ne peut plus rien dire. De 18h20 à 21h15, on n’a eu droit qu’à lui-même, en de nombreuses déclinaisons. Un Hanouna tour à tour bafoué, opprimé, susceptible, fier, justicier, héroïque et moqueur.
Avant sa rentrée officielle en septembre, qui se fera sur W9 et Fun Radio, il ne pouvait décemment pas lâcher l’antenne cinq mois et en profiter pour faire le point. Ce retour immédiat et pluriel, il le présente comme un bras d’honneur aux «sages de l’Arcom» et à Emmanuel Macron, qui serait responsable de la mort de C8: «Vous croyez que c’est qui, sinon, c’est ma mère?», dira-t-il chez Pascal Praud, lundi matin, pour être bien certain qu’on a tous bien compris qu’il ne peut plus rien dire.
Cyril Hanouna : « Bien sur que oui, vous croyez quoi ? Vous pensez que c'est ma mère ? » #CNEWS @Cyrilhanouna pic.twitter.com/h1AWWzsPI9
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Lundi soir, avant TPMP, c’est comme toujours l’amuse-bouche qui a dégoupillé la soirée: «La Tribu de Baba avec Pascale». Mais pour ne pas risquer de désorienter ceux qui convulsent quand ils ne voient pas leur héros, cet apéro fut forcément (et entièrement) consacré à Cyril Hanouna et à l’émission d’adieu (qui n’en est pas une) de jeudi soir.
(Oui, c’est un peu compliqué.)
Pour être franc, difficile de vous résumer ce début de soirée autrement qu’en alignant les éructations des chroniqueurs pendant près de vingt minutes. Hanouna, lui, trépignait déjà en loges.
Les chroniqueurs réagissent à la suite ! #TribuDeBaba pic.twitter.com/ItmZCNPjWd
— TPMP (@TPMP) March 3, 2025
Et Cyril arriva. 18h40, chemise ouverte et tatouage thoracique apparent, il a commencé par rassuré tout le monde:
C’est donc bien «La Tribu de Baba» et TPMP, mais pas sur C8. Et au patron de bien préciser que, cette fois, «c’est moi qui paie». Les chroniqueurs ont donc accepté de réduire leur cachet de moitié, certains ne reviendront pas et la foire aux questions sur la fin de C8 a tourné à la conférence de presse gluante à la gloire de Cyril Hanouna.
Lundi soir, avant toute chose, il fallait reprendre l’antenne pour dire qu’on reprenait l’antenne. Alors, forcément, ça a vite tourné en rond.
Bien sûr, on nous a quand même offert quelques rubriques. En vrac, un hommage au chanteur Herbert Léonard décédé dimanche, l’influenceuse Polska qui shake son booty sur du Shakira avec un pantalon trop grand, l’ex-présentatrice de «La Roue de la Fortune» qui a échoué à l’Eurovision en Suède, un bisou à Stéphane Plaza, un coup de gueule contre «l’insupportable Nagui qui fait la morale à tout le monde».
Le coup de gueule d’Isabelle 😡
— TPMP (@TPMP) March 3, 2025
Quand Nagui fait des leçons de morale sur l’écologie ! #TribuDeBaba pic.twitter.com/YYtSX1D9ZI
Jusqu’à la gifle reçue par Zelensky à Washington vendredi, en guise de séquence politique. Cyril Hanouna, qui est (toujours) très attendu à Mar-a-Lago depuis qu’il a annulé son dîner avec Trump et Musk, ne pouvait pas passer à côté de cette séquence qui a figé le monde pendant tout un week-end.
Après avoir pouffé en diffusant la vanne du président américain sur le look de son homologue ukrainien, l’animateur a cru bon d’affirmer que c’est Zelensky qui avait allumé la mèche dans le Bureau ovale.
Fin de la chronique politique, il est presque 21 heures.
Entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, la tension est au plus haut ! #TPMP pic.twitter.com/PhKnqnVPkE
— TPMP (@TPMP) March 3, 2025
Les prochaines émissions (qui sait?) seront peut-être un poil moins victimaires. Son public, mine de rien, le mérite. Mais, plus que jamais, et depuis la mort de la chaîne C8 vendredi, Cyril Hanouna est aux manettes de lui-même, à la frontière de la parodie, le corps tout entier dans un rôle d’étrange martyr autoproclamé, omniprésent et omnipotent, que Donald Trump connaît trop bien. Et que l’époque n’a pas fini de nous fabriquer.