Divertissement
Dubaï

Des faucons dans le désert de Dubaï? Une expérience fascinante

Alors que je campais, un Emirati est sorti de nulle part pour me proposer de monter dans sa voiture et aller voir ses faucons. Une expérience inédite, mais aussi un peu stressante.

J'ai vécu la plus fascinante expérience de ma vie dans le désert

Alors que je campais à une heure de Dubaï, un Emirati est sorti de nulle part pour me proposer de monter dans sa voiture et aller voir ses faucons. Une expérience inédite, mais aussi un peu stressante.
23.02.2025, 07:03
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Le week-end dernier, je suis allée camper dans le désert à Dubaï où je vis désormais depuis un an. Nous étions, mon mari, mon chien et moi, à une heure de la ville, avec, devant nous, une côte de bœuf sur le grill (sans feuilles d'or), le désert et le coucher de soleil. Le paysage était magnifique, paisible. Rien n'aurait pu entacher ce moment. Rien, sauf une jeep Suzuki sortant entre deux dunes. On croise souvent d'autres 4x4 dans le désert s'amusant à faire du «dune bashing».

La Suzuki ne faisait pas que passer. Elle s'est rapprochée de notre camp et le conducteur, un ado émirati, nous a salués d'un:

«Hellooooo!»

Il a regardé notre campement avec curiosité et nous a demandé d'où on venait et comment on connaissait cet endroit. Visiblement, il ne croisait pas souvent des touristes.

«Vous voulez voir des faucons?»

On ne savait pas trop ce qu'il voulait dire quand il nous a fait un geste qui signifiait «là-bas». Là-bas... dans le désert? Là-bas... à Abu Dhabi? Là-bas... dans son palais? Là-bas... dans son sous-sol aménagé pour torturer des gens?

J'ai tendance à être un peu parano dans ma vie. Parano genre «Taken». Une fois, au Mexique, j'ai cru qu'un shaman allait me couper la tête après m'avoir fait fumer un joint (pour ma défense, j'étais stone). Une autre fois, j'ai cru que le daycare où j'envoie mon chien trois fois par semaine, allait le kidnapper. Peut-être que c'est mon manque de foi en l'humanité qui me rend ainsi. Du coup, quand quelqu'un me propose avec toute la gentillesse du monde de partager sa culture en ne demandant rien en échange, je trouve ça louche.

Pourquoi être si gentil? C'est pas normal

On lui explique qu'on va d'abord manger notre viande et que peut-être qu'on viendra plus tard. Je prends quand même son Instagram. Il s'appelle Ali.

La fauconnerie, un art millénaire

Mon mari et moi, on doit se concerter. Enfin, surtout moi, et les 40 scénarios catastrophes qui se bousculent dans ma tête. Ali repart comme il est arrivé: entre deux dunes. Etait-ce un mirage?

En même temps, je suis très excitée d'aller voir les faucons. A Dubaï, c'est le genre d'activités proposées aux touristes qui fait moyennement rêver, car ça manque cruellement d'authenticité. Mais là, on nous servait sur un plateau quelque chose de vrai.

La chasse au faucon fait partie de la culture émiratie depuis plus de 2000 ans. Elle est inscrite au patrimoine immatériel de l'Unesco. Les fauconniers entraînent les oiseaux à attraper du petit gibier. L'animal est si noble dans le pays qu'il est le seul à pouvoir voyager en cabine avec Emirates Airline.

C'est pas une blague.
C'est pas une blague.twitter

Il revient avec du renfort

Après seulement 30 minutes, Ali revient. Cette fois-ci, il conduit une 4x4 blanche et il est accompagné de deux copains. Ils nous arrachent littéralement à notre repas pour monter dans leur voiture en lançant des «Yallah, let's go!». Je pose mon assiette à moitié pleine sur le capot de notre voiture et me voilà embarquée vers l'inconnu.

J'y vais, mais j'ai peur.

On ne peut pas refuser leur invitation, un poil forcée. Même le chien a le droit de venir. Ali conduit entre les dunes comme s'il était sur un circuit. On décolle deux, trois fois de notre siège, ce qui amuse tout le monde. Dans la voiture, l'un des Emiratis regarde Sanka, méfiant, et demande: «pitbull?» puis «combien ça coûte un chien comme ça?» Mon mari répond enjoué: «Oh très cher! 3000 dollars.» Je lui jette un regard noir. Miss parano est de retour et, désormais, je suis persuadée qu'ils vont, non pas nous kidnapper, mais kidnapper le chien pour le revendre sur le marché noir.

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marie-adèle copin

On fait à peine quelques minutes de voiture et on arrive devant un rassemblement de plusieurs 4x4 blanches. Un grand tapis rouge est installé par terre et une dizaine d'hommes, dont deux enfants, nous reçoivent avec des dattes, du café et du karak. Rien à voir avec la pâtisserie suisse. Il s'agit d'un thé très sucré typique du Moyen-Orient. On s'assoit avec ces locaux, curieux de nous rencontrer et à la fois réservés, car personne ne parle très bien anglais. On sent qu'ils veulent nous faire partager leur culture et leur passion. Je suis la seule femme, car c'est une activité d'hommes. Je ne suis pas mise à l'écart pour autant et par respect, je couvre mes cheveux avec la capuche de mon pull.

Vient alors le moment tant attendu: les faucons. Deux hommes sortent l'un des oiseaux d'un grand sac mou. L'animal a sur les yeux un masque appelé chaperon pour limiter les stimuli visuels. Le stimulus, c'est un pigeon vivant dont l'une des pattes est accrochée à un drone.

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marie-adele copin

L'engin décolle avec le petit volatile, le fauconnier retire le chaperon des yeux et le rapace fonce droit dessus. C'est un peu barbare, mais le faucon finira tout de même par manger le pigeon.

Après le coup du drone, le fauconnier lance le pigeon mort en l'air pour rappeler son oiseau.Vidéo: watson

L'un des hommes nous explique qu'ils viennent pratiquement tous les jours durant l'hiver et qu'ils entraînent leurs oiseaux pour des compétitions. Aux Emirats, la fauconnerie est un sport. Les chaînes locales retransmettent les championnats et pour avoir zappé une fois dessus, c'est terriblement long et bien moins impressionnant devant un écran.

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marie-adèle copin

Après cette démonstration, on se rassoit pour boire un café. J'admire les tenues immaculées de ces hommes ainsi que leurs shemagh, ces foulards qu'ils portent sur la tête.

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marie-adèle copin

Et là, l'un d'entre eux, un garçon d'une vingtaine d'années me dit:

«Je connais bien la Suisse. Je vais souvent à Genève... la rue du Rhône, tout ça»

J'ai bien entendu «la rue du Rhône»? Il me dit également qu'il est déjà allé à Interlaken et à Saint-Moritz. Cette petite discussion me fait penser que, quand ces Emiratis me disent qu'ils ont une ferme à une heure de Dubaï, ça n'est probablement pas une grange, mais plutôt un petit palais avec quelques animaux.

Le soleil s'est dorénavant couché et notre nouveau pote Ali nous reconduit à notre campement avec deux autres de ses copains. A sa place, nous serions perdus en deux secondes, mais pour lui, ce n'est pas le désert, c'est son terrain de jeu.

Si nous avons été impressionnées par leurs faucons, Ali et ses copains admirent notre campement et la tente que nous avons fait installer sur le toit de notre voiture. Celui qui connaît bien Genève est là aussi et il a très envie de continuer la soirée. «Je vous ramène de la nourriture. On a plein de mezze.» Une fois de plus, on est surpris par tant de gentillesse. Toutefois, on décline la proposition, car on a désormais qu'une envie: dormir. Se coucher à 21 heures?! Ils ne comprennent pas le principe du camping à l'Européenne. Eux, vont probablement veiller tard vu tout le café qu'ils ont bu. Mais nous, on a eu notre dose d'émotions pour la journée.

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C'est probablement l'expérience la plus enrichissante de mon existence malgré ma parano latente. Je vais me coucher en me disant que Dubaï a bien plus à offrir que ce que les gens voient sur les comptes Instagram des influenceurs et que c'est dommage de réduire cette ville à son côté bling-bling.

Si Dubaï vous fascine, par ici:

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Dubaï la magnifique
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Copin comme cochon: Dubaï

Vidéo: watson
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