Tout le monde a beaucoup parlé de votre accent, dans les médias, comme sur les réseaux. Cet accent, il est vrai ou est-il un peu poussé pour le show?
Gustin: (rires) Il y a beaucoup de Suisses qui me demandent d’où vient mon accent. Certains me disent que ça sonne un peu comme du suisse allemand. Pourtant, je suis né et j’ai toujours vécu dans le canton de Vaud. Du coup… je ne sais vraiment pas d’où ça vient! C’est juste ma façon de parler, je ne peux pas la changer.
C’est un très joli accent! Mais je me suis tout de même demandée si vous ne vous étiez pas créé un personnage pour l’émission...
Peut-être que dans le premier épisode, je n’étais pas encore très à l’aise. Mais bon, j’ai l’habitude de cette remarque, car sur mes réseaux, 90% des commentaires portent sur ma manière de m’exprimer.
La semaine passée, vous avez certainement découvert de nombreux articles et publications à votre sujet. Comment avez-vous perçu cela?
Les gens semblent avoir bien apprécié le premier épisode, et ce que j’ai pu y faire. De plus, les Suisses sont toujours contents qu’il y ait un compatriote dans une émission télé.
Avez-vous reçu beaucoup de soutien à travers le pays?
En effet. Il faut dire que la Suisse est un petit pays; mes vidéos avaient déjà eu le temps de faire le tour de la Romandie. J’ai reçu pas mal d’encouragements de ma propre communauté. D’ailleurs, certains étaient très surpris de me voir à Koh-Lanta.
Sur l’île, comment était votre relation avec Michel, le deuxième candidat basé en Suisse?
La dimension «suisse» n’a pas vraiment impacté notre relation (réd: Michel est d’origine belge, mais travaille en Suisse).
En parlant de couleurs, êtes-vous content d’avoir été choisi chez les Rouges, les Pitogo, avec pour capitaine Ugo Latriche, vainqueur de l’édition 2012?
Ah oui, vraiment! Les deux capitaines ont fait un chifoumi pour décider celui qui tirerait les candidats en premier. Je priais pour que Ugo gagne! Quand il m’a appelé, j’étais trop content. Je préférais vraiment être avec lui plutôt qu’avec Frédéric.
Pourquoi?
Frédéric, on sait tous que c’est un stratège, pas très droit…alors que Ugo est très bon sur les épreuves et moins axé sur le calcul. Du coup, ça m’allait très bien.
Etre choisi en premier, qu’est-ce que ça fait?
Ça fait toujours plaisir. Cela dit, je me doutais un peu que je serais tiré le premier. Je ne dis pas ça pour être prétentieux; au tout début de l’aventure, je suis arrivé bien avant les autres à la nage. C’est la première image que j’ai donnée aux deux capitaines. Vu qu’ils ne connaissaient personne, ils se sont basés là-dessus pour faire leur choix.
En tant qu’ancien maitre-nageur, vous étiez comme un poisson dans l’eau…
A vrai dire, même pour moi, cette première épreuve était compliquée. Le bateau était très loin de la plage, et sauter à l’eau avec le stress et le sac… c’était loin d’être des conditions naturelles. Pour ceux qui ne sont pas aussi bons en nage que moi, il faut admettre qu’ils ont bien assuré.
Ugo Latriche avait-il beaucoup à vous apprendre sur le camp, vous qui animez une chaîne YouTube (SwissWildness) sur laquelle vous montrez comment survivre en milieu naturel?
C’est clair qu’il avait des choses à nous apprendre! Notamment sur l’aventure, la gestion de la nourriture, ou encore sur la façon d’anticiper et de se préparer aux épreuves.
Comment votre équipe vous percevait-elle, selon vous?
Dans les groupes, j’ai toujours eu le rôle de leader. C’est naturel pour moi. Je suis bien physiquement, j’ai une bonne présence… Et dans une équipe, c’est toujours bien d’avoir des gens sur qui compter.
De YouTube à Koh-Lanta, c’était un chemin tout tracé?
J’ai commencé ma chaine il y a environ un an. En quelques mois, j’ai pris direct 100 000 abonnés, et j’ai eu d’excellents retours. C'est là que j'ai compris que la survie intéressait les internautes. En octobre 2023, quand le casting de Koh-Lanta s’est présenté, j’ai vu cela comme un signe; avec mes vidéos, j’avais confiance en moi, je faisais de la musculation et je m’entrainais beaucoup à nager.
Le casting, c’était donc «comme une lettre à la poste», comme on dit…
Ils m’ont assez vite contacté. C’est vrai que j’ai un profil mixte, alliant sport et survie. De plus, je suis Suisse. Comme on n’était pas beaucoup avec cette spécificité, ça me donnait une plus grande chance d’être pris.
Sur l’île, quel a été le moment le plus difficile?
Dès les premiers jours, j'avais très faim. J’ai un certain gabarit, je mange six fois par jour parce que je m’entraine beaucoup à la muscu'. Le premier jour, après avoir mangé du manioc, je crevais déjà la dalle. Ça m’a mis dans un état de stress.
La faim, ça vous a plus marqué que les bestioles sur l’île, par exemple?
Les bestioles, c’était nos amis! Il y en avait partout, même dans le sable, qui nous montaient dessus… ça ne m’a pas dérangé.
A Koh-Lanta, faut-il être un stratège pour survivre?
C’est avant tout un jeu de stratégie; tous les deux ou trois jours, il faut éliminer quelqu’un.
Allez, je pousse le bouchon: faut-il être hypocrite pour réussir sur l’île?
Non… il n’y a pas besoin d’être hypocrite pour être un stratège. Par contre, on ne peut pas dévoiler nos plans à tout le monde. Parfois, on doit dire des choses qui ne sont pas réelles, mais ce n’est pas de l’hypocrisie, ça fait partie du jeu.
Sans rien nous spoiler, quel fut l’aspect humain le plus difficile à gérer?
J’essaie d’être le plus gentil avec tout le monde, bien que j’aie un caractère assez fort, et que ça ne passe pas toujours bien auprès de tout le monde.
Merci Gustin, on se réjouit de vous retrouver mardi soir dès 21h10 sur TF1!