Le grand rival de «Final Fantasy» est une immense déception
Le jeu vidéo Lost Soul Aside a longtemps fait parler de lui. Parti d’un projet étudiant pour devenir un action-RPG ambitieux, le jeu promettait des combats nerveux et spectaculaires et devait être la réponse chinoise à Devil May Cry ou Final Fantasy XV. Après presque dix ans de développement, il laisse un goût amer: un jeu qui envoie du spectacle visuel, mais se révèle vite vide et répétitif.
Un look qui impressionne… ...au début
Dès les premières minutes, Lost Soul Aside frappe par son esthétique clinquante. Les environnements paraissent vastes, les personnages soignés, et les effets visuels explosent à l’écran. Mais cette première impression s’effrite rapidement. Les textures sont floues, certains niveaux semblent bricolés à la va-vite, et les décors génériques ou répétitifs cassent l’immersion. Les plaines, donjons et ruines traversés manquent cruellement d’identité et ne laissent aucun souvenir.
Le problème ne se limite pas à la technique. Les personnages sont mal animés: leurs mouvements paraissent sortis d’un jeu de la génération précédente, et même le héros flotte parfois, rendant certaines plateformes pénibles à franchir. Les cinématiques ne relèvent pas le niveau: rigides, mal rythmées, avec des expressions faciales minimalistes, elles rendent les dialogues plats et diminuent le potentiel narratif du jeu. En somme, l’univers tente d’impressionner par le clinquant, mais finit par sembler vide et artificiel.
Un système de combat spectaculaire en apparence
Le cœur du jeu, c’est son système de combat. Quatre armes – épée longue, grande épée, double lance et faux – offrent chacune un style différent. Les combos aériens, le switch d’armes à la volée et la parade parfaite donnent un rythme ultra nerveux, à la Bayonetta ou Devil May Cry. Arena, le dragon cristallisé qui vous tourne autour tout le temps, ajoute des attaques spectaculaires, transformant certaines batailles en ballets aériens. Les premières heures impressionnent: tout est rapide, fluide et gratifiant quand on maîtrise les mécaniques.
Mais très vite, la magie s’effrite. Les combats finissent par se répéter, les mêmes attaques et esquives sont spamées, et l’IA des ennemis se contente de mimer le joueur. Les mécaniques censées ajouter de la stratégie – parades parfaites, invocations, gestion d’endurance ou améliorations d’armes – sont sous-exploitées.
La difficulté artificielle repose surtout sur le nombre de PV des adversaires plutôt que sur la tactique. Même la possibilité de pouvoir choisir entre cinq armes simultanément, ce qui aurait pu renouveler les affrontements, n’empêche pas la sensation de répétition. Ce qui devait être le point fort du jeu devient rapidement un enchaînement prévisible qui lasse dès les premières heures.
Un scénario sans relief
Le scénario tente de soutenir l’aventure, mais se noie dans les clichés. Le héros taciturne et ses alliés stéréotypés enchaînent dialogues plats et révélations prévisibles. On ne s’attache ni aux personnages ni à l’intrigue, et les moments censés être marquants, comme les combats de boss ou les révélations tombent à plat.
Les cinématiques, supposées donner du punch, n’y parviennent jamais. Les animations sont rigides, les expressions faciales absentes et le rythme laborieux. On a l’impression d’être face à un projet d’étude. Là où des jeux comme Kingdom Hearts ou Xenoblade savent insuffler de l’énergie même aux scènes secondaires, Lost Soul Aside étire inutilement des conversations sans intérêt. On se contente de passer de scène en scène, et il est vite tentant de sauter les dialogues.
Une exploration variée mais inégale
Lost Soul Aside propose des environnements très différents: ruines anciennes, villages perchés, plaines et parfois des décors plus SF. Certains passages sont visuellement réussis et agréables à parcourir, mais ces réussites restent ponctuelles. La plupart des zones sont étroites, linéaires et manquent de personnalité, donnant l’impression de traverser des décors vides plutôt que de vrais lieux à explorer.
Les phases de plateformes et les mini-puzzles apportent un peu de diversité, mais la physique du héros, un peu flottante, et la répétition des mécaniques rendent ces séquences frustrantes. L’exploration devient alors surtout un prétexte pour enchaîner les combats et admirer les effets visuels, plutôt qu’une véritable invitation à découvrir ou s’immerger dans le monde du jeu.
Au final, Lost Soul Aside se révèle être une expérience longue et frustrante. Entre des combats répétitifs malgré quelques mécaniques intéressantes, un scénario sans relief et des environnements qui peinent à laisser une impression durable, le jeu donne l’impression d’un projet de fin d’études déguisé en production professionnelle. Même si le spectacle visuel peut impressionner par moments, il ne suffit pas à compenser le manque de substance et de finition.
+ Effets visuels réussis
+ Combats de boss intéressants
- Scénario cliché et prévisible
- Les graphismes sont inégaux
Herdling est disponible PC, Xbox Series, PlayStation 5 et Nintendo Switch au prix de 22,50 CHF.