Au pays du Soleil levant, il est interdit de montrer des zézettes ou des kékettes dans les films pour adultes, floutez-moi ça bande de pervers. Il ne reste plus qu'aux Nippons à s'exciter en écoutant des gens pixelisés pousser des «han-han-han». Mais si vous aviez prévu de tout plaquer pour aller vivre là-bas, pas de panique, je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui m'a dit qu'on pouvait trouver quand même de bons vieux films de boules pas floutés.
Au moins, les Japonais ont le droit de regarder des pixels rentrer dans d'autres pixels. En Corée du Nord, c'est NEIN. Nada, niet, nope. Toute personne prise en flagrant délit de matage de porno risque ni plus ni moins que la peine de mort. Bon, c'est, de manière générale, pas le pays où on s'amuse le plus. Les Nord-Coréens ont par exemple, il y a quelques mois, été interdit de... rire. Pendant onze jours. Pour commémorer les dix ans de la mort de Kim Jong-il.
Avant que la société ne devienne un peu coincée, on savait s'amuser. Big up aux Grecs et aux Romains, qui picolaient, dansaient et se livraient à des orgies plutôt qu'à des apéritifs dînatoires chiants comme la pluie. On s'y amusait tellement qu'on racontait ensuite tout ça dans des livres, on peignait ça sur des vases, on sculptait ça dans la roche. Sauf qu'un jour, le christianisme a dit basta, «couvrez ce sein que je ne saurais voir» (ah non, zut, ça c'est Molière, mais vous voyez l'idée). Donc on a rangé tous ces ouvrages qui fleurent bon le péché dans l'Enfer du Vatican. L'Enfer, c'est l'endroit dans une bibliothèque où on plante les trucs olé-olé. Et au Vatican, il y en a une sacrée (si j'ose) collection...
Avant l'invention d'internet et des sites pour adultes où il existe des catégories parfois (dégueulasses) déroutantes, on matait des magazines. Les premiers seraient apparus au début du siècle dernier en France, un pays où il fait bon vivre. Les plus connus ont vu le jour dans les années 1950. En 1953, un titre en particulier se fait remarquer, un certain Playboy, fondé par Hugh Hefner. Le dernier numéro est sorti en 2020, l'entreprise ayant décidé de privilégier sa présence sur le net. RIP petit ange.
Les premiers films coquins, qu'on appelle les «stag films», datent eux aussi du début du 20e siècle. Le tout premier, Le coucher de la mariée, date même de 1896. On le doit encore une fois à un... Français. A l'époque, on était davantage sur du contenu coquinou que de la grosse orgie. Ces courts-métrages étaient muets, tournés clandestinement et montraient des femmes qui se déshabillent (boring). Après, comme on arrête pas le progrès, on a fini par voir des bistouquettes en pleine action. Ces films olé-olé étaient diffusés dans les maisons closes, des fraternités ou des gentlemen's clubs.
Au Canada, en 2014, le régulateur de la télévision a tapé sur les trois chaînes pour adultes. Leur tort? Ne pas avoir diffusé suffisamment de films porno canadiens. Il y a même une chaîne, Channel Zero, qui a été remise à l'ordre pour ne pas avoir proposé de sous-titrage de ses films X à destination des sourds et malentendants. C'est bien connu qu'on regarde avant tout ces films pour leur scénario pas tiré par les cheveux («Bonjour, c'est l'plombier!») et surtout, on s'intéresse vachement aux dialogues.
Au Canada, des chaînes de télé porno sommées de produire local http://t.co/1ve56kxPPu
— Libération (@libe) March 6, 2014
Il y a une douzaine d'années, l'Australie a décidé de sévir face aux films pour adultes dans lesquels les femmes ont des petites poitrines. C'EST UN SCANDALE, hurlent les bonnets A. «No, mate», rétorquent les autorités. En fait, le but est plutôt d'interdire les représentations de femmes «qui ont l'air mineures». C'est un peu réducteur, mais apparemment, petits seins = too young. Alors on n'ira pas jusqu'à bloquer un film X avec une femme de 50 ans qui n'a pas d'énormes seins, mais en gros, c'est ça l'idée. Si elle a l'air d'avoir 50 ans, tout va bien.