Si vous n'avez pas vu La servante écarlate («The Handmaid’s Tale» pour les bilingues) vous connaissez au moins le costume iconique de la série: une cape rouge et une coiffe blanche, symbole des génitrices d'une société américaine dystopique où la natalité a chuté. Les Etats-Unis voient alors naître un nouveau pays: Gilead.
Tirées du roman de Margaret Atwood, les premières saisons racontent comment, dans cette nouvelle dictature théocratique, les rôles sont répartis de manière stricte et genrée. Les femmes, si elles ne sont pas épouses, sont réduites au rôle de bonne à tout faire ou, si elles sont fertiles, de servantes écarlates, autrement dit, de ventre pour permettre à de puissantes familles d'avoir un enfant. On suit notamment le destin de l'une d'entre elles, June, interprétée par Elisabeth Moss, qui va se battre pour sa liberté.
Au fil des saisons, on réalise que la fiction rattrape la réalité. Depuis le premier mandat de Donald Trump il y a 8 ans, les droits des femmes ont reculé drastiquement aux Etats-Unis. Pour rappel, le 24 juin 2022, la Cour suprême américaine actait que le droit à l’avortement n’était pas un droit constitutionnel, annulant ainsi l’arrêt Roe vs. Wade de 1973. Depuis, chaque Etat fait ce qu'il veut et 21 sur 50 ont décidé de restreindre ou de supprimer l'accès à l'avortement.
La saison 6 s'est fait attendre. A cause de la grève des scénaristes à Hollywood, elle a été retardée. Mais parfois, l'attente a du bon. Dans la nouvelle saison, disponible sur My Canal depuis ce mardi 8 avril, June se bat toujours pour sa liberté. Mais cette fois-ci, la rébellion pour mettre fin au régime dictatorial de Gilead a éclaté. Une nouvelle zone surnommée la Nouvelle Bethléem, se veut moins rigoriste que Gilead et prétend, en apparence, avoir gommé les dérives.
Pour le Huffpost, «cette deuxième tentative de société utopique résonne comme un écho évident au deuxième mandat de Donald Trump et à sa politique ouvertement nataliste.» Actuellement, le pays est fracturé entre conservateurs et progressistes et les droits des femmes et des minorités sont une nouvelle fois menacés.
Le Huffpost raconte également que les personnages de cette saison 6 se voient forcer de choisir entre un droit fondamental, quitte à en mourir, ou être égoïste et préserver le peu de bonheur qu’il leur reste.
Pour Ouest-France, La servante écarlate fait des adieux propres en ordre et «prend fin dans une dernière saison fidèle au reste de la série.» Même son de cloche pour Le Parisien qui rappelle que la série diffusée depuis 2017 a parfois beaucoup déçu, mais que cet ultime tour de piste se termine en beauté. Pour le journal français, «force est de constater que la fiction de Bruce Miller parvient à retrouver son souffle.»
Si La servante écarlate tire sa révérence avec grâce, l'univers de l'auteure Margaret Atwood va continuer de ravir les fans. Les Testaments, son roman paru en 2019 dont les faits se déroulent 15 ans après ceux de La Servante écarlate, va prochainement être adapté en série.
Les 10 épisodes de la saison 6 de La Servante écarlate sont à retrouver sur My Canal.