Le concept est aussi vieux que l’internet 2.0: noter, laisser des avis et partager son expérience, anonymement ou pas. Mais ici, pas de restos ni d’hôtels à évaluer, on note les hommes. Et le nom de l’appli donne le ton: Tea, comme dans «spill the tea», une expression anglaise qui veut dire balancer un bon vieux ragot. Et avec déjà 4 millions de téléchargements, les potins rapportent gros.
Tous les outils sont présents sur l’app pour éviter un date «foireux» (voire «dangereux», selon le créateur). On peut y voir des profils d’hommes notés selon leurs comportements. Les pires se prennent un «red flag» ou «drapeau rouge», et les bons élèves, évidemment, un «green flag», soi un «drapeau vert». La version premium à 15 dollars par mois permet même de passer encore un niveau: notifications s’il est mentionné, historique de rencards, recherche inversée, numéro de téléphone et même casier judiciaire.
La plateforme a été créée «pour la sécurité des femmes», assure Sean Cook, son créateur. Il l’a lancée en 2023 après avoir vu sa mère «tomber sur des menteurs et des repris de justice sur des applis de rencontres», résume le média ABC News. Selon Cook, sortir ne devrait jamais être un danger.
Mais sur internet, il y a toujours plusieurs sons de cloche. Sur Reddit et X, les accusations pleuvent: diffamation, atteinte à la vie privée et jugements injustes. Un utilisateur raconte avoir reçu un «red flag» juste pour avoir écourté un date qui ne collait pas.
Et comme si ça ne suffisait pas, Tea a été victime d’une grosse cyberattaque. Le 25 juillet 2025, la plateforme a reconnu que 72 000 images - dont 13 000 selfies d’utilisatrices - avaient fuité. De quoi mettre à mal la promesse de l’app sur l’anonymat total.
Mais Sean Cook, lui, reste imperturbable: «Beaucoup sont mécontents de ce que nous faisons, et ça nous va», balance-t-il. Pour lui, «Tea est un service public.»