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«The Bear»: une saison 3 en mode cuisson lente

Les coulisses de la gastronomie, dans ce qu'ils ont de pires et de plus beaux, c'est dans The Bear que ça se passe.
Les coulisses de la gastronomie, dans ce qu'ils ont de pires et de plus beaux, c'est dans The Bear que ça se passe.Image: FX STUDIOS

«The Bear»: une saison 3 en mode cuisson lente

C'est l'une des meilleures séries du moment qui revient pour une troisième saison ce mercredi 14 août sur la plateforme Disney+. Décryptons le menu de cette nouvelle fournée d'épisodes.
14.08.2024, 18:4615.08.2024, 09:32
Sainath Bovay
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La troisième saison de The Bear, la série primée aux derniers Golden Globes, a ouvert les portes de son restaurant, ce mercredi, sur Disney+. Après deux saisons dithyrambiques, autant dire que cette nouvelle fournée d'épisodes va devoir maintenir la qualité exigée.

On peut toujours compter sur le talent indéniable de son casting, sa réalisation aussi nerveuse que soignée, une photographie granuleuse et authentique ainsi qu’une bande-son éclectique qui tape autant chez Taylor Swift que Radiohead.

La bande-annonce, pour vous donner le ton:

Vidéo: watson

Voilà un peu plus d'un an que la saison 2 s'achevait sur les intenses premiers jours du restaurant The Bear de Chicago. Après le suicide de son frère, Carmy Berzatto héritait de la sandwicherie familiale, le forçant à abandonner les fourneaux d'un des restaurants gastronomiques les plus prestigieux.

Cet espoir de la cuisine, traumatisé par l'exigence d'un chef particulièrement toxique et marqué le deuil de son frère, se retrouvait dans l'équivalent d'un épisode de Cauchemar en Cuisine avec un restaurant croulant sous les dettes et une équipe de cuisiniers complètement désorganisés.

Aidé par une jeune recrue aussi ambitieuse que douée (Ayo Edebiri, une des révélations de la série), le chef Berzatto a pour ambition de faire de cette sandwicherie un restaurant haut de gamme.

Jeremy Allen White et
Carmy (Jeremy Allen White) face à Sidney (Ayo Edebiri), l'un des personnages les plus attachants de la série.Image: FX Studios

Ainsi, après deux saisons de sang, de larmes et d'huile de coude pour assurer les travaux et la formation de son équipe de bras cassés en brigade gastronomique, le restaurant The Bear ouvre enfin ses portes et il va falloir tenir la cadence.

D'ailleurs, le même jour au cinéma…

Pas qu'une série sur la gastronomie

Depuis le succès surprise de sa première saison avec son rythme effréné qui mettait la pression à chaque épisode, la série est sortie un peu de cette formule, quitte à prendre plus de risques, notamment avec des épisodes suspendus centrés sur certains de ses personnages. Des épisodes souvent touchants qui contrastent à merveille avec les phases chaotiques dont la série a le secret.

Pas de gastronomie sans pâtisserie.
Pas de gastronomie sans pâtisserie.Image: FX Studios

Sorties du frigo dans lequel il s'était retrouvé enfermé lors du dernier épisode de la saison précédente, Carmy s'est fait quitter par sa petite amie Claire et s'est mis à dos une bonne partie de son équipe par ses accès de colère. Une chute dans les limbes de solitude pour le personnage aux yeux de chiens battus, incarné à merveille par Jeremy Allen White, qui va le forcer à l'introspection en révélant son passé traumatique. Une introspection rarement aussi bien retranscrite à l’écran, à l’image de ce premier épisode quasi muet sur un son de Nine Inch Nails. Une série sur la gastronomie qui est pensée comme de la gastronomie: déconstruire pour mieux surprendre, toujours dans le but de créer des émotions en visant l’excellence.

Cette plongée dans la psyché, c'est un concept qui va s'appliquer également aux autres personnages, faisant de cette troisième saison un arc légèrement différent des deux premiers volumes, car beaucoup moins nerveux. Cette décélération pourrait bien décevoir les aficionados du rythme effréné qui a fait le sel de la série.

Cependant, l'exploration de l'état mental des personnages, toujours plus touchants dans leurs fêlures, est une suspension qui fait du bien, et apporte une plus-value émotionnelle nécessaire. Si The Bear, sur le papier, est une série qui parle de gastronomie, avec notamment de vrais chefs prestigieux en guise d'invités, c'est avant tout une série sur ses personnages et sur le mal-être de notre époque: l'anxiété.

Richie (Ebon Moss-Bachrach), personnage erratique devenu sommelier, est l'une des grandes réussite de la série.
Richie (Ebon Moss-Bachrach), personnage erratique devenu sommelier, est l'un des arcs les plus réussis.Image: FX STUDIOS

Une histoire des petites gens avec leurs rêves, leurs frustrations et leur combat du quotidien avec les aléas, parfois cruels, de la vie. Des personnages en quête de sens, dont la cuisine est devenue le catalyseur. Un amour de l'exigence et de la perfection des arts de la table, dans le seul but de provoquer des émotions au travers de la nourriture et qui en font des poètes maudits, rongé par le doute.

Cette saison trois aura peut-être l'air de ne pas avancer, et c'est exact, car elle prend le temps de s'arrêter pour mieux sonder l’état de ses protagonistes. The Bear est une série qui aime ses personnages et c'est peut-être cela qui fait d'elle est une des meilleures séries du moment.

Les trois saisons de The Bear sont disponibles en Suisse sur la plateforme Disney+.

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