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Suisse: Pourquoi votre salaire va chuter en 2023

Pourquoi les salaires vont chuter en Suisse en 2023

Malgré une hausse des salaires l'an prochain, les Suisses auront moins de pouvoir d'achat. Selon une enquête de l'UBS, l'inflation entraîne la plus forte perte de salaire réel depuis 80 ans.
08.11.2022, 17:0008.11.2022, 17:40
Reto Wattenhofer / ch media
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Chaque année, l'UBS interroge les entreprises suisses sur les augmentations de salaire prévues pour l'an prochain. Ils se trouvent que les chiffres pour 2023 semblent prometteurs... à première vue. En effet, les 290 entreprises interrogées s'attendent à ce que les salaires nominaux augmentent en moyenne de 2,2% l'année prochaine. Ce serait la plus forte hausse depuis près de 15 ans, comme le souligne l'UBS mardi.

Vos salaires augmentent, mais cela ne compense rien

Il y a un hic: le nominal n'est pas réel. Les travailleurs ne peuvent rien acheter avec une augmentation de salaire nominale. Qu'est-ce que cela signifie? Que ce qui compte, c'est la valeur de l'argent au moment où il est dépensé. L'inflation joue, dans ce contexte, les trouble-fête: la hausse des prix engloutit l'augmentation de salaire et réduit au final le pouvoir d'achat.

L'inflation est un problème majeur. Depuis l'invasion russe en Ukraine, elle affecte l'économie mondiale. La Suisse est également touchée. Ainsi, les économistes d'UBS prévoient un taux d'inflation de 2,9% pour l'année en cours.

Au final, il en résulte une perte de salaire réel de 1,8%. Les salariés ont en moyenne 1,8% de moins dans leur poche malgré un salaire plus élevé. C'est historique: selon UBS, il s'agit de la plus forte baisse du salaire réel depuis 1942, lorsque la Seconde Guerre mondiale faisait rage en Europe.

Peu d'entreprises
compensent l'inflation

Une des raisons à la perte de salaire réel est la suivante: seule une entreprise sur cinq compense entièrement l'inflation. Elles agissent avec prudence, surtout parce que l'économie est menacée par un hiver rude.

Même si, en dépit de toutes les craintes, le gaz et l'électricité ne devaient finalement pas manquer pendant les mois froids, la forte hausse des prix de l'énergie et la faible progression économique en Europe pèsent sur la conjoncture suisse, indiquent les experts de la grande banque. La conséquence serait une stagnation, voire une légère récession.

Est-ce que la situation va empirer?

Selon les économistes d'UBS, une grave récession n'est pas en vue. Les ménages pourraient, en partie, puiser dans l'épargne constituée pendant la pandémie pour compenser la baisse du pouvoir d'achat. De plus, la robustesse du marché du travail suisse renforcerait l'économie.

Pas plus tard que lundi, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a ainsi annoncé que le chômage se maintenait à un bas niveau. En octobre, le taux de chômage s'élevait à 1,9%. Il est ainsi le taux le plus bas depuis plus de 20 ans.

La situation pourrait également se détendre dans d'autres domaines. UBS s'attend à ce que les prix de l'énergie se stabilisent et que les goulets d'étranglement liés au coronavirus diminuent également. Les prix des biens importés devraient donc à nouveau baisser.

Un autre problème pointe-t-il?

L'inflation n'est pas le seul défi auquel sont confrontées les entreprises. Le manque de personnel qualifié est également un problème majeur. Quatre entreprises interrogées sur cinq ont des difficultés à recruter du personnel.

Cette pénurie prend également de l'ampleur. Alors qu'en 2016, seuls 17% des entreprises indiquaient avoir des problèmes de recrutement dans plus d'un secteur sur six, ce chiffre est passé à 50%. (aargauerzeitung.ch)

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